« Interview attendue de Kamala Harris »

L’importance de la campagne présidentielle américaine va être mise en avant lors de la diffusion d’un entretien avec Kamala Harris par CNN, ce jeudi 29 août. Cette étape cruciale s’annonce après avoir repris le flambeau du président Joe Biden, qui s’est retiré spectaculairement le 21 juillet. Malgré les quelques interactions imprévues avec les médias précédemment, Harris a été poussée à faire face à une interview plus approfondie. Celle-ci sera retransmise dans son intégralité à 21 heures locales (03 heures vendredi, heure Parisienne).

CNN a révélé un premier extrait attendu avec impatience, jeudi, dans lequel la vice-présidente se concentre sur la démonstration de sa fidélité à ses convictions, tandis que l’opposition républicaine la soupçonne d’incohérence sur certaines positions.

« Mis à part les projets et décisions, ce qui demeure le plus pertinent et crucial, c’est que mes valeurs sont demeurées intactes », a déclaré Mme Harris à la journaliste Dana Bash depuis Savannah, en Géorgie, où elle est en pleine campagne.

Elle a également insisté sur son viewpoint constant au sujet de « la réalité urgente du changement climatique » et que les Etats-Unis doivent se fixer des « cibles » pour la réduction de l’émission de gaz à effet de serre. La candidate démocrate, à l’âge de 59 ans, a partagé ses convictions sur « la nécessité de sécuriser la frontière avec le Mexique », sans entrer plus dans les détails de son programme.

Selon une citation partagée sur le site web de CNN, elle a déclaré que « la présence d’un ministre républicain dans son gouvernement serait profitable pour les américains », si elle est élue lors des élections présidentielles du 5 novembre. L’interview s’est déroulée en présence de son colistier Tim Walz.

Les accusations des républicains contre la vice-présidente, visant à affaiblir son influence sur ses choix politiques, portent sur sa volonté d’abandonner certaines positions progressistes qu’elle a précédemment adoptées. Ils la critiquent pour s’être opposée à la fracturation hydraulique également connue sous le terme de « fracking », une technique d’extraction de combustibles fossiles critiquée par les écologistes, ainsi qu’à la construction d’un mur à la frontière Sud. « C’est la plus inconstante de toutes », a affirmé son rival républicain Donald Trump lors d’une campagne dans le Michigan. « Elle est inapte, elle n’est pas capable de donner une interview », a-t-il rajouté.

Au cours de l’interview, la candidate démocrate, âgée de 59 ans, était accompagnée de son co-listier, le gouverneur du Minnesota, Tim Walz. C’est ce que Donald Trump a utilisé pour critiquer son adversaire, en écrivant sur son réseau Truth, « Le ‘Tampon Tim’ ne devrait pas être là durant l’interview pour essayer de rattraper les gaffes inévitables de Kamala ». Les partisans de Trump ont attribué ce surnom dédaigneux à Tim Walz en référence à une décision qu’il a prise concernant la distribution de protections hygiéniques dans les établissements scolaires.

Dans une déclaration sur X, un des porte-paroles de la candidate démocrate, Ian Sams a souligné : « C’est une tradition en période électorale de faire une interview du duo de candidats pendant l’été, et ce depuis vingt ans ».

Selon les sondages, la confrontation avec Donald Trump reste très incertaine, surtout dans certains États clés, même si la candidate démocrate se trouve dans une position plus favorable que Joe Biden avant sa retraite. Le débat télévisé entre Trump et Harris est prévu pour le 10 septembre.

« La compétition restera intense jusqu’à la fin, » a déclaré Kamala Harris lors d’un rassemblement à Savannah. Elle a exprimé son désir de maintenir la position de la Géorgie, que Joe Biden a légèrement remportée en 2020, une victoire exceptionnelle puisque cet État du Sud votait pour le Républicain à la présidentielle depuis plusieurs décennies.

« Ne portons pas trop d’intérêt aux sondages, car nous ne sommes pas les favoris. Il y a encore énormément de travail à accomplir, » a-t-elle ajouté. Comme Harris, Donald Trump se focalise sur les « swing-states », ces États qui auront un rôle crucial lors du scrutin de novembre, notamment la Géorgie.

L’homme d’affaires milliardaire de 78 ans, qui prévoit de se rendre au Michigan et au Wisconsin, a eu de nombreuses occasions de répondre à des interrogations soulevées par des journalistes et d’autres participants. Finalement, au mois de Juillet, il a eu des discussions houleuses avec une association de journalistes afro-américains.

Le 13 août, il a passé un bon moment avec son généreux partisan, Elon Musk, dans un environnement beaucoup plus décontracté, voire franchement cordial.

Après l’entretien de Kamala Harris sur CNN, l’attention de la campagne électorale se tournera vers le débat entre les deux candidats prévu pour le 10 septembre en Pennsylvanie, sur la chaîne ABC.