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F-16 ukrainien s’écrase repoussant missiles russes

Découvrez l’ensemble de nos articles, nos investigations approfondies et nos reportages sur le conflit ukrainien. Avec le « Monde », plongez dans des analyses détaillées et des décodages approfondis. Stanislav Asseyev, reporter ukrainien, confesse que ce n’est pas la crainte de la mort, mais la terreur d’être une fois de plus capturé par les Russes qui le hante.

L’Ukraine mène des opérations de destruction de ponts sur le territoire russe, nous examinons les raisons pour lesquelles ces actions sont menées. L’offensive ukrainienne dans le sud de la Russie se révèle être une campagne militaire qui marque une perspective à long terme.

Des négociations secrètes entre Moscou et Kiev restent sans solution. Dans le Donbass, nous explorons les derniers jours libres de la maternité de Pokrovsk. Nous offrons également des clarifications sur vos interrogations les plus communes.

Comment les deux antagonistes, Moscou et Kiev, se servent-ils des drones? La confrontation par drones entre la Russie et l’Ukraine a évolué de façon significative ces derniers mois. D’après une étude faite en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialiste en questions de défense, l’Ukraine perd environ 10 000 drones mensuellement sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Par contraste, l’armée française possède un peu plus de 3 000 drones dans ses stocks.

Les Ukrainiens et les Russes exploitent principalement de petits Véhicules Aériens Sans Pilote (UAV, en anglais) provenant du secteur civil, qui sont économiques et disponibles en large quantité. Ils sont utilisés pour surveiller le terrain de combat et pour guider les forces ou les tirs d’artillerie ; certains sont même adaptés pour transporter de petites charges explosives qui sont larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Les drones kamikazes bien qu’en nombre réduit ont une importance significative. Ces UAV, équipés de charges explosives, sont lancés sur la ligne de front sans cible prédéterminée. La Russie emploie des Lancet-3 fabriqués localement, ainsi que des Shahed-136 d’origine iranienne. L’Ukraine, sans une flotte militaire adéquate, déconcerte l’ennemi avec des véhicules navals sans pilote, de petits kayaks guidés à distance et remplis d’explosifs (450 kilos de TNT).

Témoignant de la valeur des drones dans leurs opérations, les Ukrainiens et les Russes ont établi un système pour approvisionner leurs soldats dans le long terme, à la fois par l’achat en grande quantité de drones civils sur le marché, mais aussi en instaurant une capacité de production locale. L’industrie nationale ukrainienne, qui était au stade embryonnaire au début de la guerre du Donbass qui a éclaté il y a dix ans, a depuis fait des progrès significatifs. En août dernier, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé qu’un duplicate du drone russe Lancet avait été développé et serait bientôt déployé sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie, affectée par les sanctions occidentales qui restreignent sa fourniture en composants électroniques, rencontre davantage de difficultés. Cependant, selon les services de renseignement américains, Moscou aurait commencé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour y produire des drones kamikazes de conception iranienne, tels que les Shahed-136.

Que connaissons-nous des réserves de missiles russes ?
La compréhension de la situation actuelle des stocks de missiles de l’armée russe est très difficile, voire impossible. Les services de renseignement ukrainiens partagent régulièrement des informations sur le sujet, mais leur fiabilité est discutable.

D’après les propos d’Andri Ioussov, le représentant de la direction générale du renseignement au ministère de la défense (GUR), cités par Liga.net, les troupes russes possédaient 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant le conflit. Leur nombre s’élevait toujours à plus de 900 au début de l’année. Le porte-parole a ajouté à ce chiffre une estimation de dix mille missiles anti-aériens S-300, avec une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’un stock conséquent de S-400, une version plus récente avec une portée triple. En août, Vadym Skibitsky, numéro deux du GUR, citait le nombre de 585 missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres.

Concernant la production, elle serait maintenant d’environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, d’après plusieurs spécialistes. En octobre, le GUR évaluait cette production à 115 unités.

En outre, la Russie aurait obtenu des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et elle continuerait de s’en fournir. Reuters, en citant plusieurs sources iraniennes, rapporte que 400 missiles iraniens de type Fateh-110 (avec une portée allant de 300 à 700 kilomètres) lui auraient été livrés depuis janvier, suite à la conclusion d’un accord. Le nombre de missiles nord-coréens que la Russie a acquis reste inconnu, mais on sait que 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, selon le procureur général, Andriy Kostin. Selon les spécialistes qui ont examiné les débris et les trajectoires, ils appartiendraient probablement aux types KN-23 et KN-24, avec une portée d’environ 400 kilomètres.

Et qu’en est-il des avions de combat F-16 ?

En répondant à une requête de longue date du président ukrainien, en août 2023, les États-Unis ont approuvé le transfert d’avions de chasse F-16 à l’Ukraine. Il y a une flotte potentielle de plus de 300 F-16 dans neuf pays européens, comme la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, mais tous les États qui les possèdent ne peuvent s’y résoudre immédiatement.

Volodymyr Zelensky avait cité le nombre de 42 F-16 que les alliés occidentaux avaient promis à Kiev, mais ce chiffre n’a pas été validé. Le Danemark s’est engagé à fournir 19 de ces avions. Les 6 premiers devaient être livrés à la fin de l’année 2023, 8 autres en 2024 et les 5 derniers en 2025, comme l’a indiqué la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également promis des avions, ont 42 unités en leur possession, mais n’ont pas spécifié combien ils prévoyaient d’en transférer.

De plus, les pilotes ukrainiens doivent être formés pour manipuler ces avions de chasse américains. Onze pays alliés de Kiev se sont engagés à accueillir des pilotes pour les former. Selon l’OTAN, les soldats ukrainiens ne seront aptes à utiliser les avions en combat réel qu’au début de 2024, alors que selon d’autres experts, ce serait plutôt à l’été de la même année.

Quel est le soutien militaire que ses alliés fournissent à Kiev ?

Selon le dernier rapport de l’Institut Kiel publié en février 2024, le soutien occidental à Kiev, notamment par le biais d’aides financières et de dons, a diminué par rapport à l’année précédente, entre août 2023 et janvier 2024. Cette baisse pourrait se prolonger, car le Sénat américain et l’Union Européenne (UE) rencontrent des difficultés à voter des aides. Il convient de rappeler que les deux forfaits d’aide n’ont pas été inclus dans le bilan le plus récent de l’Institut Kiel, qui se termine en janvier 2024.

Le rapport de l’Institut allemand indique que le cercle des donateurs est en train de se resserrer et de se focaliser sur un groupe central de pays : les États-Unis, l’Allemagne et les nations du Nord et de l’Est de l’Europe. Ces pays ont promis à la fois un soutien financier et une aide militaire importante. Au total, depuis février 2022, les pays en faveur de Kiev ont promis au moins 276 milliards d’euros pour des projets militaires, financiers ou humanitaires.

En termes absolus, les nations les plus riches ont fait preuve de la plus grande générosité. Les États-Unis sont les premiers donateurs avec plus de 75 milliards d’euros, dont 46,3 milliards destinés à l’aide militaire. Les pays de l’UE ont à la fois offert des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides groupées provenant des fonds de l’UE (93,25 milliards d’euros), atteignant un total de 158,1 milliards d’euros.

En analysant les contributions en lien avec le produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, nous constatons des changements dans le classement. Les États-Unis tombent à la vingtième position (représentant 0,32% de leur PIB), se positionnant bien derrière les pays limitrophes de l’Ukraine et d’anciennes républiques soviétiques alliées. C’est l’Estonie qui occupe la première place en proportion de leur PIB avec 3,55%, suivie par le Danemark (2,41%) et la Norvège (1,72%). Les deux dernières places du top 5 sont occupées par la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Les trois états baltes, tous frontaliers avec la Russie ou son partenaire la Biélorussie, comptent parmi les donateurs les plus altruistes depuis le début du conflit.

En se basant sur le pourcentage du PIB, la France se situe en vingt-septième position, ayant engagé 0,07% de son PIB, juste après la Grèce (0,09%). L’assistance offerte par la France a connu une diminution constante depuis le commencement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En avril 2023, la France était à la vingt-quatrième position et à la treizième durant l’été 2022.

Quelle est la situation des tensions à la frontière ukraino-polonaise?

Depuis quelques mois, des tensions se sont installées entre l’Ukraine et la Pologne, avec pour principal point de discorde le transit du grain ukrainien. Au printemps 2022, l’Union Européenne avait établi des « voies solidaires » afin d’aider au transfert et à la vente de produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen Orient sans frais de douanes. Toutefois, près de la moitié des céréales ukrainiennes transitaient ou finissaient leur voyage dans l’UE, affichant un prix nettement inférieur à celui du blé produit en Europe centrale, selon la Fondation Farm, un groupe de réflexion sur les problématiques agricoles mondiales.

Arguant que ces céréales faussaient le marché local et donc les revenus de leurs agriculteurs, la Pologne, la Bulgarie, l’Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont unilatéralement bloqué leurs importations en avril 2023. Un embargo que l’UE avait accepté, à la condition que celui-ci ne bloque pas le passage vers d’autres pays et qu’il se limite à quatre mois. Cependant, au terme de l’été, Varsovie a décidé de ne pas ouvrir ses frontières aux céréales ukrainiennes, arguant que le problème de fond n’était toujours pas résolu. Par ailleurs, Bruxelles estimait que l’embargo n’était plus nécessaire, ses analyses indiquant que les marchés nationaux des céréales n’étaient plus déformés.

Depuis la zone frontalière entre la Pologne et l’Ukraine, les fermiers polonais ont formé un contre-carré pour empêcher l’accès des camions ukrainiens à leur nation. Ils demandent un boycott total des produits alimentaires et agricoles venant d’Ukraine. La hausse significative de leurs frais de production qu’ils déplorent est renforcée par la saturation totale de leurs silos et stocks, avec en même temps une baisse nette des prix. Le dirigeant ukrainien, dans un premier temps, en 2024, avait considéré ce blocus de la frontière polonaise comme une marque d’ « érosion de la solidarité » adressée à son pays et a appelé à des négociations avec la Pologne. Il a également déploré les tensions, indiquant que « seule Moscou en est contente », critiquant « la montée de devises clairement favorables à Poutine ».

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