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Construction du plus grand dolmen espagnol

Vers 5000 avant JC, des monolithes gigantesques commencent à surgir à travers l’Europe, particulièrement près des côtes. On peut citer comme exemples Carnac en Morbihan, et Stonehenge au Royaume-Uni. Ce « mouvement mégalithique » se poursuit pendant près de quatre millénaires. La péninsule ibérique n’est pas épargnée, notamment près de la ville andalouse d’Antequera, où se trouve la spectaculaire chambre mégalithique de Menga. Une équipe espagnole pense avoir déchiffré les secrets de sa construction, selon une étude publiée le 23 août dans Science Advances.

L’époque de construction de cette structure est estimée entre 3800 et 3600 av. J.-C., ce qui en fait le plus vieux dolmen d’Ibérie. C’est également le plus imposant, composé d’une galerie de 25 mètres de long, avec une largeur proche de 6 mètres. Sa hauteur varie de 2,50 mètres à l’entrée à 3,45 mètres au plus profond de la salle. Chaque côté de cette structure se compose d’une douzaine de pierres dressées côte à côte, sur lesquelles sont posées cinq pierres gigantesques formant le « toit ». La plus grande d’entre elles pèse 150 tonnes, soit le même poids qu’une baleine bleue, le plus grand animal vivant sur Terre. L’originalité de ce site réside dans la présence de trois piliers, dans l’axe de la salle, soutenant ces énormes dalles.

L’estimation de la poids total de ce dolmen complexe est environ 1 140 tonnes. Il se pose donc logiquement la question suivante : comment, il y a environ six mille ans, une communauté a-t-elle été capable de construire cette structure ? Pour trouver une réponse, des chercheurs espagnols ont étudié divers ensembles de données géoarchéologiques, notamment l’angle que chaque pierre dressée fait par rapport au sol, la profondeur des fondations, ainsi que la façon dont chaque bloc s’aligne avec ses voisins.
« Une science ancienne et avancée »
Ils ont été étonnés de découvrir que chacun des deux murs latéraux n’était pas complètement vertical, mais penché d’environ cinq degrés vers l’intérieur, donnant ainsi une forme d’ogive à la galerie. De plus, les blocs ont été coupés légèrement en biais de sorte que, une fois debout, chaque bloc repose sur son voisin. Cela permet de mieux soutenir les pierres supérieures et de déplacer une partie du poids vers les côtés.
Les chercheurs supposent que les blocs, extraits d’une carrière sur une pente, ont été transportés sur de grands traîneaux jusqu’au site, où de profonds trous ont été creusés dans le sol. Les pierres des murs et des piliers y étaient lentement basculées à l’aide d’un système de contrepoids, permettant un placement précis. Seul leur sommet dépassait du sol. Les pierres de couverture étaient ensuite glissées dessus. Enfin, on enlevait la terre de la galerie pour créer la chambre.
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