La déportation d’Afghans condamnés a été validée par le gouvernement allemand, une première depuis la reprise de contrôle par les talibans en Afghanistan en août 2021. Les renvois vers l’Afghanistan avaient été arrêtés jusqu’ici. Les individus concernés, tous Afghans, avaient été condamnés légalement et n’avaient plus le droit de résider en Allemagne, et de ce fait, ont reçu des ordres d’expulsion, a déclaré le représentant du gouvernement, Steffen Hebestreit, lors d’une conférence de presse. Selon des sources sécuritaires citées par le magazine Der Spiegel, un avion charter de la Qatar Airways transportant 28 Afghans a quitté l’aéroport de Leipzig pour Kaboul vendredi matin avant 7 heures. Après deux mois de négociation pour cette mission, menée dans la discrétion, le Qatar est intervenu en tant que médiateur entre les talibans et Berlin. La suite de cette procédure de déportation a été soutenue par des partenaires-clés régionaux, a ajouté M. Hebestreit.
En parallèle, le gouvernement a fait connaître sa volonté d’adopter des mesures plus drastiques envers l’immigration illégale et les demandeurs d’asile ayant commis des infractions, à la suite de récents crimes attribués à des étrangers. L’une de ces crimes avait impliqué un Syrien de 26 ans, suspecté d’appartenance à l’Etat islamique et qui serait responsable d’une attaque au couteau ayant causé la mort de trois personnes à Solingen, à l’ouest du pays, causant un choc important à travers l’Allemagne.
En décembre 2022, cet individu est arrivé en Allemagne, où il faisait face à une expulsion imminente vers la Bulgarie. Ce dernier pays avait enregistré son entrée et aurait dû traiter sa demande d’asile. Cependant, il s’est volatilisé au moment où l’Allemagne s’apprêtait à le renvoyer.
Nancy Faeser, ministre fédérale de l’Intérieur, a confirmé jeudi qu’elle cherchait à accélérer l’expulsion de criminels à risque vers l’Afghanistan et la Syrie.
Les failles de la politique d’immigration suscitent de vives inquiétudes, accentuant la pression sur le gouvernement du chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Cette tension se fait d’autant plus sentir qu’il y a deux scrutins régionaux prévus dimanche à l’est de l’Allemagne. D’après les sondages, le parti de droite radicale Alternative pour l’Allemagne (AfD) est en bonne voie pour l’emporter.
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