Les fluctuations incessantes de l’actualité sont depuis longtemps des contraintes auxquelles sont confrontés les acteurs de la transition écologique. Cependant, le vide actuel est sans précédent. L’arrêt des initiatives environnementales est conséquent à la campagne des élections européennes, à la dissolution de l’Assemblée nationale et à la démission de Gabriel Attal en tant que chef du gouvernement. Plans repoussés, feuilles de route budgétaires obsolètes, lois proposées en suspens…
Les associations, les chercheurs et les gouvernements locaux sont laissés sans interlocuteur fiable avec qui planifier l’avenir. Le ministre, Christophe Béchu, n’est plus chargé que des « affaires courantes ». « Nous sommes dans l’incertitude quant à la nature du prochain gouvernement. Nous ne savons pas quel sort nous est réservé, nous ignorons ce qui restera en place, ce qui sera initié, s’il y aura des coupes budgétaires ou des investissements », déclare Bastien Cuq, en charge de l’énergie au Réseau Action Climat.
La fin de l’été, marquée par des débats budgétaires intenses, annonce une préoccupation financière majeure pour la rentrée. Pour le ministère de la transition écologique, comme pour tous les autres, l’incertitude règne. Le 20 août, lors d’une conférence de presse, Matignon a présenté un budget « zéro valeur », presque identique à celui de 2024, un geste largement considéré comme une manœuvre bureaucratique. Une source au sein du ministère de la transition écologique s’est dite quelque peu préoccupée, malgré sa tentatives pour rester positive. En effet, selon une revelation du média Contexte validée par Le Monde, la lettre envoyée à l’hôtel de Roquelaure le 20 août prévoit une petite hausse (+1,2 milliard d’euros) du budget du ministère. Cependant, elle propose également des réductions dans certains secteurs clés (-1,5 milliard d’euros sur les fonds verts, -1 milliard d’euros sur l’électrification des véhicules).
« Le véritable challenge commence ici »
Ce scénario serait désastreux pour le « budget vert ». Chaque proposition de loi budgétaire est vitale pour l’écologie, dont les fonds doivent être renforcés si la France aspire à tenir ses engagements divers, y compris la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. Après avoir sécurisé une augmentation de 7 milliards d’euros en 2023 pour le budget de 2024, le secrétaire général à la planification écologique a estimé que l’augmentation budgétaire pour cette année devrait dépasser « de plusieurs milliards » pour atteindre les +10 milliards.
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