L’enthousiasme généré par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (JOP) a suscité chez un grand nombre une volonté de débuter ou de reprendre une activité sportive. D’après une enquête effectuée par Odoxa pour la Mutualité française en avril 2024, 24% des Français et 42% des jeunes affirmaient que les JOP les pousseraient à s’engager dans le sport. Alors, comment décide-t-on de se lancer dans le ping-pong, la natation, ou d’entreprendre un semi-marathon? Si les exploits des athlètes tels que Léon Marchand et les frères Lebrun peuvent servir d’inspiration, d’autres aspects rentrent en jeu.
En fait, d’après Julie Boiché, chercheuse et enseignante à l’UFR Staps de Montpellier, « la motivation se fonde sur diverses dimensions, étudiées par la communauté scientifique : les convictions sur les bénéfices ou dommages de l’activité physique, la capacité à modifier son comportement basée sur notre vécu ou nos relations, et également les comportements et influences environnementales. »
Mais où chercher cette motivation? Selon la même enquête de la Mutualité française, « la préservation de la santé » est de loin le premier incitatif pour les Français à pratiquer le sport (71%). Emma Guillet-Descas, chercheuse et enseignante au Laboratoire sur les vulnérabilités et l’innovation dans le sport à l’université Lyon-I, ajoute que « un facteur essentiel dans la poursuite sur le long terme est la qualité de la motivation, l’auto-détermination : est-ce que je fais cela pour moi-même ?, ai-je envie de le faire ?, plutôt qu’un engagement motivé par des obligations (récompense, pression sociale… etc.). » On sait aussi que l’influence de l’entourage est très déterminante. Plus que tout, c’est le plaisir qui compte.
En fin de compte, le plaisir découlant de l’activité prime. L’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps) avait précisé dans une étude que le manque de plaisir et d’amusement est un obstacle majeur à la motivation des adolescents à pratiquer une activité sportive ou physique. Cette étude examinait les facteurs influençant l’activité physique, sportive et la sédentarité chez les jeunes (10-19 ans).
Que sera l’effet à long terme des Jeux? Il pourrait être éphémère. Une analyse de trente-six publications scientifiques a démontré que l’impact des méga-événements sportifs, des victoires d’athlètes ou d’équipes d’élite et des sportifs largement médiatisés sur la pratique sportive est soit négligeable, soit mitigé.
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