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29 août 2024 11 h 12 min

« Opposants A69 organisent avant coupe arbres »

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À l’approche du 1er septembre, date de début de la coupe des arbres pour le tracé de l’autoroute A69 de 53 kilomètres entre Toulouse et Castres, des protestataires sont déterminés à maintenir leur occupation sur le lieu. Malgré l’interdiction de la préfecture du Tarn, une manifestation paisible s’est tenue le mercredi 28 août sur le site de la Cal’Arbre, connu comme une zone à défendre (ZAD) située à Saïx (Tarn). « Notre objectif est d’attirer plus de personnes ici, car l’occupation est la stratégie la plus efficace », confie Léo (qui préfère rester anonyme), une étudiante en histoire de Toulouse. Le bruit d’un hélicoptère de la gendarmerie survolant le site recouvre ses paroles. « Il est évident que notre présence sur le site est bénéfique. Elle nous aide à retarder le projet », déclare l’étudiante qui est présente depuis juin.

La terre que les protestataires occupent depuis février à La Calarié abrite de vieux chênes qui sont répertoriés pour leur âge, ainsi que des longicornes et des trèfles écailleux protégés. Cependant, cette terre appartient au concessionnaire de l’A69 et se trouve sur le tracé prévu pour l’autoroute, ce qui signifie qu’elle est destinée à disparaître. « Nous avons jusqu’à la mi-novembre, environ deux mois et demi, pour réaliser la coupe des arbres », affirme Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca, au Monde.

Avec son tapis de sol bleu clair enfoui dans son sac à dos, Grimm (un pseudonyme) a pris un covoiturage et a marché pendant sept heures pour rejoindre les manifestants assis sur l’herbe sèche et pâlie par le soleil, ce mercredi. Originaire du Sud-Ouest et étudiant en sciences humaines, Grimm prévoit de rester jusqu’au 1er octobre, quand les cours à l’université reprennent. « Les violences à Sainte-Soline m’ont choqué et je me suis dit que c’était inacceptable », se rappelle cet activiste. « J’ai donc décidé de m’impliquer dans la lutte contre l’A69 comme une voix active. »

Un conflit intense

Le climat de ce rassemblement contraste étonnamment avec l’escalade de tension observée ces derniers temps. Le 13 août, des militants ont affirmé avoir été victimes d’une « tentative d’homicide » et d’un « incendie imprudent » perpétrés par trois agresseurs au Bacamp, un champ où les militants se sont établis. « Il était 3h10 à la lisière de la forêt, sous la cime d’un arbre. Plusieurs de mes amis s’apprêtaient à se coucher dans leur tente et leur voiture lorsqu’ils ont vu trois silhouettes apparaître au loin », témoignent les opposants dans un message partagé sur l’application Telegram. L’un des trois agresseurs aurait alors mis « sa main tenant un objet, probablement un couteau, sous la gorge de notre ami pour immobiliser ». Pendant ce temps, un deuxième aurait arrosé les tentes et les véhicules avec de l’essence. Un autre militant, venu « pour tenter de désamorcer la situation », aurait été « aspergé d’essence ». Une investigation judiciaire est en cours pour des faits de vandalisme par incendie.

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