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29 août 2024 0 h 12 min

« Israël attaque, négociations de cessez-le-feu continuent »

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Voici une mise à jour de la situation d’hier. Le Qatar, l’Egypte et les États-Unis, médiateurs entre Israël et le Hamas, poursuivent leurs pourparlers en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui comprendrait aussi la libération des otages en échange de la remise en liberté des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Après un cycle récent de discussions au Caire, une délégation israélienne s’est rendue à Doha mercredi pour des pourparlers « techniques » avec les médiateurs, malgré l’absence du Hamas.

Mercredi dernier, le 28 août, le ministère de la santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a révélé un nouveau bilan de 40 534 morts en Palestine assiégée depuis le début du conflit avec Israël. Selon les rapports du ministère, au moins 58 personnes ont perdu la vie dans les dernières 24 heures.

En plus, l’armée israélienne a initié une opération militaire massive mercredi dans le Nord de la Cisjordanie occupée. Les attaques, qui ont eu lieu notamment à Jénine, Tubas et Tulkarem, ont fait neuf morts parmi les combattants palestiniens selon l’armée israélienne. Le Croissant-Rouge palestinien a signalé, de son côté, « dix morts » et quinze blessés. Le Hamas rapporte que trois des morts dans le camp de réfugiés de Jénine sont des membres de sa branche armée.

L’opération israélienne a déclenché dans la soirée du mardi au mercredi avec l’incursion de véhicules blindés israéliens dans deux camps de refugiés à Tulkarem et Tubas, ainsi qu’à Jénine. Au milieu de la journée, les forces militaires bloquaient l’accès aux villes et camps, constaté par des photographes de l’Agence France-Presse (AFP), des tirs réguliers de soldats dans les camps étaient remarqués avec des sons de fusillade et d’explosions concomitantes. Les bulldozers israéliens détruisaient les routes vides.

Mostafa Taqataqa, le gouverneur de Tulkarem, a qualifié ces raids de « signe dangereux et inédit » lors d’un entretien avec l’AFP. « L’armée [israélienne] a démoli l’infrastructure du camp Nour Shams, le séparant de la ville et de ses alentours. Il est manifeste que [les Israéliens] ont un projet qui cible (…) tous les camps en Cisjordanie, tout indiquerait que cette opération sera prolongée », a-t-il affirmé.

L’armée israélienne a déclaré que des « opérations pour désactiver les bombes le long des routes » ont entraîné « des dommages non prévus à l’approvisionnement en eau ». Le président palestinien Mahmoud Abbas a arrêté sa visite en Arabie saoudite mercredi pour retourner et « suivre l’évolution de l’attaque israélienne dans le nord de la Cisjordanie », a annoncé WAFa, l’agence de presse palestinienne officielle.

En soulignant ses obligations internationales, Ravina Shamdasani, du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, a exhorté Israël à modérer ses actions en Cisjordanie, ce qui pourrait accentuer une situation déjà précaire, a-t-elle souligné dans son communiqué.

Dans le même temps, mercredi, les États-Unis ont introduit de nouvelles sanctions à l’encontre des colons israéliens en Cisjordanie, appelant Israël à résister à ces factions « extrémistes » accusées d’aviver les conflits. Matthew Miller, porte-parole du département d’État, a exprimé dans une déclaration que « Il est capital que le gouvernement israélien tienne pour responsables les individus et les groupes coupables de violences envers la population civile de Cisjordanie ».

Israël a annoncé mercredi que certains membres du Jihad islamique palestinien avaient été tués lors d’une attaque en Syrie, près de la frontière libanaise. Selon le communiqué de l’armée israélienne, un « terroriste » qui était « chargé de mettre en place les projets opérationnels du Jihad islamique en Syrie et au Liban » a été abattu. Sans donner de chiffres, elle a confirmé que d’autres membres du Jihad islamique palestinien avaient été tués au cours de cette attaque. Le JIP, un groupe proche de l’Iran et associé au Hamas et au Hezbollah libanais, a reconnu la mort de trois de ses « dirigeants » en Syrie.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), un incident mortel a eu lieu mercredi, lorsqu’une voiture transportant trois Palestiniens et un Libanais a été frappée dans le nord-ouest de Damas, près de la frontière libanaise. Plus tard, le Hezbollah a affirmé qu’un de ses combattants était décédé, sans donner plus de détails. L’OSDH a confirmé que la voiture se dirigeait vers le Liban.

L’armée israélienne allègue que l’individu du JIP qui a été tué jouait un rôle crucial dans le recrutement de terroristes palestiniens au sein du Hezbollah. Les médias syriens n’ont pas signalé la frappe. Depuis l’éclosion de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël a effectué des centaines de frappes visant principalement les groupes pro-iraniens, y compris le Hezbollah, qui soutiennent le gouvernement de Damas.

Israël a récemment ciblé les camions du Hezbollah à plusieurs occasions près de la frontière entre la Syrie et le Liban, un passage clé pour l’approvisionnement du groupe islamiste. Dimanche dernier, l’armée israélienne a déclaré avoir mis en échec une attaque majeure du Hezbollah, en bombardant plus de 270 sites au Liban avec une centaine d’avions.

Le Hezbollah, pour sa part, prétend avoir répliqué en envoyant des centaines de drones et de roquettes sur Israël en représailles à la mort de l’un de ses leaders militaires, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth à la fin du mois de Juillet.

La bande de Gaza continue d’être la cible de frappes israéliennes.

La protection civile a signalé que les récentes attaques israéliennes dans le centre et le sud de la bande de Gaza ont entraîné la mort d’au moins douze personnes, incluant une femme et un enfant. Face à l’augmentation des ordres d’évacuation par l’armée israélienne, des familles en situation de détresse sont contraintes de se déplacer. Parmi les zones récemment évacuées, on compte les alentours de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah (centre), dont « près de 650 patients ont fui », a fait savoir Médecins sans frontières.

Selon l’agence de presse Reuters, les forces israéliennes ont investi le centre de Khan Younès, la plus grande ville du sud de la bande de Gaza. Ils ont également mené des attaques sur l’ensemble du territoire. Les résidents de Khan Younès rapportent une avancée surprenante des chars israéliens vers le centre-ville, suivie d’ordres d’évacuation de l’est. Cette situation a obligé de nombreuses familles à chercher refuge, tandis que d’autres étaient coincées chez elles.

Une commémoration des massacres du 7 octobre a également été contestée par des anciens otages israéliens. Un grand nombre d’ex-otages et de personnes proches des victimes de l’attaque du Hamas en Israël se sont opposés mercredi à cette cérémonie organisée par les autorités. Dans une lettre adressée à la ministre Miri Regev, en charge de l’organisation de cet événement, ils ont exprimé leur refus de l’exploitation des images et des détails de leurs proches, qu’ils soient en vie ou décédés, ainsi que la mention de leurs noms.

Le texte original indique que les signataires, incluant environ dix ex-otages, demandent l’annulation de la cérémonie qui, selon les médias locaux, devrait coûter plus de 1 million d’euros. Ils insistent sur le fait que le gouvernement devrait prioriser le retour des otages avant tout autre chose.