Les autorités israéliennes ont approuvé un ensemble de « pause humanitaires » de trois jours chacune au centre, au sud et au nord de Gaza pour lancer un programme de vaccination pour les enfants contre la polio à partir de dimanche, a révélé un responsable de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 29 août.
« La campagne de vaccination commencera le 1er septembre au centre de Gaza pour une période de trois jours, avec une « pause humanitaire » de plusieurs heures, chaque jour », a annoncé Rik Peeperkorn, le représentant de l’OMS à Gaza, lors d’un communiqué de presse par vidéo. Il a ajouté qu’un dispositif similaire est prévu par la suite au sud et au nord du territoire pour les deux premières vagues de vaccination. “Un accord a été établi et installé, et nous espérons qu’il sera respecté par toutes les parties concernées. Sinon, il serait irréalisable d’effectuer une véritable campagne de vaccination. », a-t-il noté expressément.
Les autorités israéliennes n’ont pas immédiatement réagi. Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait déclaré lors de la nuit de mercredi à jeudi que ce n’était pas un « arrêt des combats pour vacciner contre la polio mais plutôt un régime de disponibilité de certains endroits » dans la bande de Gaza. Le mouvement Hamas palestinien a affirmé qu’il « soutenait » le principe d’une « trêve humanitaire ».
Après un hiatus de 25 ans dans les zones palestiniennes, le premier cas de polio a été récemment confirmé à Gaza sur un bébé de dix mois à Deir al-Balah, suite à la détection du virus de la polio dans des échantillons d’eaux usées recueillis fin juin à Khan Younès et Deir el-Balah.
Une attaque a eu lieu en Cisjordanie.
Jeudi 29 août, l’armée d’Israël a déclaré avoir éliminé sept Palestiniens lors d’une opération qui a débuté dans plusieurs villes et camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, faisant au total 16 morts selon les forces israéliennes. À Nour Shams dans la ville de Tulkarem, en Cisjordanie, cinq individus qualifiés de « terroristes » par l’armée, qui s’étaient réfugiés dans une mosquée, ont été tués le deuxième jour de cette « opération antiterroriste ». De plus, l’armée a annoncé avoir abattu deux Palestiniens, également qualifiés de « terroristes », à Jénine en Cisjordanie.
Parmi les individus tués, l’armée israélienne a identifié sur Telegram Muhamad Jabber, surnommé « Abu Shujaa », qui supervisait un réseau terroriste à Nour Shams. Jabber était impliqué dans diverses attaques terroristes, dont une fusillade ayant abouti à l’assassinat d’un civil israélien, Amnon Muchtar, en juin. Jabber aurait également participé à la planification d’autres assauts terroristes. Les forces de l’ordre ont par ailleurs affirmé avoir appréhendé un autre membre du réseau terroriste. Le 22 juin, un ressortissant israélien d’environ 60 ans avait été tué à Qalqilya, une ville palestinienne située au nord de la Cisjordanie.
La mort de Muhamad Jabber, alias « Abu Shujaa », commandant de la brigade de Tulkarem des brigades Al-Qods, a été confirmée par le Jihad islamique suite à une opération israélienne. Cette organisation islamiste est très présente dans les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie. Abu Shujaa a succombé avec plusieurs de ses compatriotes lors d’un combat courageux contre les forces de l’occupation israélienne, comme le mouvement islamique l’a déclaré. Il avait déjà survécu à des tentatives d’assassinat et d’arrestation par les troupes israéliennes qui ont intensifié leurs raids récemment.
Le ministère de la santé, contrôlé par l’Autorité palestinienne, reporte un total d’au moins 12 décès depuis mercredi en Cisjordanie, à cause de cette opération. L’ONU, alarmée, a averti du danger d’aggravation de l’actuelle situation catastrophique dans les territoires palestiniens, en particulier pendant que le conflit à Gaza continue.
A Nour Shams, les groupes armés de divers mouvements palestiniens déclarent souvent des pertes lors des combats ou suite aux attaques aériennes israéliennes. Le camp, établi en 1952, héberge plus de 13 000 Palestiniens sur une petite portion de territoire, suite à leur départ forcé des villages autour de Haïfa sur la côte lors de la formation d’Israël, il y a quatre ans.
D’après l’ONU, qui supervise sa gestion, ce camp se trouve parmi les 19 endroits les plus frappés par des problèmes de santé en Cisjordanie. Son emplacement près d’un canal d’évacuation des eaux usées le rend sujet à des inondations fréquentes, aggravant ainsi les chances de propagation d’épidémies.
Des confrontations eu lieu à Jénine
Selon des témoignages locaux rapportés à l’Agence France-Presse (AFP) en cours de matinée, l’armée israélienne s’est retirée du camp d’Al-Faraa, situé à Tubas, où plusieurs Palestiniens ont été tués le mercredi précédent. L’armée israélienne avait revendiqué l’élimination de neuf combattants palestiniens à la suite d’une incursion nocturne à Jénine, Tulkarem, Toubas et dans leurs camps de réfugiés, bastions d’activités des groupes armés en lutte contre Israël.
Les affrontements continuaient à Jénine jusqu’au jeudi matin, où un drone israélien était signalé, selon un correspondant de l’AFP. Parallèlement, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré avoir perdu la communication avec ses équipes situées dans cette ville à cause de la coupure de la téléphonie et de l’internet. D’après un autre journaliste de l’AFP, les soldats israéliens continuaient leurs opérations à Tulkarem.
Les intrusions israéliennes dans des territoires autonomes palestiniens sont courantes en Cisjordanie. Toutefois, il est rare de les voir menées simultanément dans plusieurs villes, comme ce fut le cas durant la nuit de mardi à mercredi. Ces dernières semaines, les opérations israéliennes en Cisjordanie ont été principalement orientées vers le nord du territoire où les groupes armés en lutte contre Israël sont très actifs.