Catégories: Actualité
|
28 août 2024 18 h 06 min

Starmer, premier ministre britannique, tend la main aux Européens

Partager

Le chef du gouvernement britannique, Keir Starmer, a exprimé son souhait de se rapprocher de l’Union Européenne (UE), lors d’une visite à Berlin le mercredi 28 août. Cette volonté se caractérise par la signature prochaine d’un traité de coopération « ambitieux et innovant » avec l’Allemagne.

Lors de sa première série de rencontres bilatérales à l’étranger, qui l’a conduit à Paris après Berlin, le Premier ministre a décrit le futur traité comme « l’opportunité d’une génération » pour renforcer les relations bilatérales dans divers domaines, y compris le commerce, la défense, la science et la technologie.

Starmer a souligné que ce renforcement des liens avec l’Allemagne et l’UE ne signifiait pas que le Royaume-Uni devrait revenir sur le Brexit ou rejoindre le marché unique ou l’union douanière. Au contraire, il permettrait une relation plus proche. Olaf Scholz, le chancelier allemand, a exprimé son désir de « prendre la main tendue » par Londres, plus de quatre ans après le tumultueux divorce du Brexit.

Un accord sur ce traité est prévu avant la fin de l’année, a indiqué Starmer. Élu en juillet, il s’est engagé à rétablir une relation de confiance avec ses alliés européens et a exprimé sa volonté de négocier un nouveau pacte de sécurité et un meilleur accord commercial avec les 27 pays de l’UE.

Deux semaines après son élection en juillet, Keir Starmer avait souligné le rôle du Royaume-Uni en tant qu' »ami et partenaire » pour les États membres de l’UE lors d’un sommet politique européen qu’il accueillait en Angleterre.

L’arrangement futur avec l’Allemagne, le deuxième associé commercial du Royaume-Uni, peut être perçu comme une opportunité de promouvoir l’emploi à la fois en Allemagne et au Royaume-Uni. Selon le leader britannique, il pourrait également stimuler la croissance économique, qui est pour lui un bien des plus précieux pour nos deux nations.

Keir Starmer a toujours eu pour objectif premier la relance de l’économie britannique. Le premier budget de son gouvernement travailliste, prévu pour fin octobre, s’annonce « difficile » suite au déficit économique qu’il a hérité des conservateurs. A partir de l’Allemagne, il a constamment rappelé que la croissance économique est la tâche majeure de son gouvernement.

Lutte contre l’immigration clandestine et soutien à l’Ukraine

Berlin et Londres envisagent aussi d’intensifier leur collaboration dans le combat partagé contre l’immigration irrégulière. M. Starmer a insisté sur le fait que la manière la plus efficace d’y arriver était de cibler les réseaux de passeurs. Dès son arrivée au pouvoir, il a renoncé à la politique de ses prédécesseurs de déporter les immigrants illégaux vers le Rwanda.

Le sujet de l’immigration est très délicat dans les deux pays, surtout après des attaques au couteau récentes. L’attaque de Southport en Angleterre fin juillet a enflammé des tensions racistes et islamophobes, tandis que celle de Solingen en Allemagne a ravivé les discussions sur l’accueil des réfugiés dans le pays.

Au cours de leur discussion, les deux dirigeants ont débattu de l’appui militaire à l’Ukraine, un sujet sur lequel ils ont fait des contributions majeures. Les complices occidentaux de Kiev se sont montrés réservés face à l’offensive sans précédente lancée par l’Ukraine dans la zone russe de Koursk à partir du 6 août, une opération organisée « en secret » selon Olaf Scholz, et que l’Allemagne affirme observer « de près ».

Mercredi dernier, Scholz a confirmé que l’Allemagne, qui est le deuxième pays à fournir de l’aide militaire à l’Ukraine après les États-Unis, persisterait à soutenir la bataille de Kiev contre l’invasion russe, malgré les intentions de son gouvernement à réduire de moitié le budget bilatéral dans ce domaine en 2025. M. Starmer a soutenu cet engagement à assister l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire ».

Cependant, les deux leaders ont indiqué qu’il n’y avait « aucune nouvelle résolution » en lien avec les armes fournies à l’Ukraine, pendant que Volodymyr Zelensky implore constamment les Occidentaux de permettre à son pays d’utiliser leurs armes à longue portée sur le territoire russe, une demande qu’ils refusent.

Après avoir visité Berlin, Keir Starmer est attendu à Paris mercredi soir pour assister à l’inauguration des Jeux paralympiques et devrait rencontrer le président français, Emmanuel Macron, à l’Elysée le jeudi.

Contribuer
Réutiliser ce contenu