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Procès Trump 2020: Révision d’accusation

Jack Smith, le procureur spécial, a mis à jour l’acte d’accusation contre Donald Trump, ex-président américain, dans le cas des prétendus efforts illégaux pour renverser le résultat des élections de 2020. Ce document révisé, diffusé le 27 août, maintient les quatre mêmes accusations que celles explicitées dans le précédent acte d’accusation du 1er août 2023. Peter Carr, le porte-parole du procureur spécial, clarifie que ce document reflète l’engagement de l’accusation à respecter et mettre en œuvre les jugements et directives de la Cour suprême.

Trump est toujours accusé d’avoir conspiré contre les institutions américaines et d’avoir porté atteinte aux droits de vote des électeurs en exerçant une pression sur les autorités locales de plusieurs États clés afin d’annuler les résultats officiels de l’élection remportée par le démocrate Joe Biden. Cependant, Jack Smith a dû modifier l’acte d’accusation pour se conformer à la décision sans précédent rendue par la Cour suprême le 1er juillet, accordant une vaste immunité pénale au président.

La Cour suprême a statué à une majorité de six à trois, avec les juges conservateurs contre les progressistes, que le président n’a pas d’immunité pour ses actions non officielles, mais devrait bénéficier d’une présomption d’immunité pour ses actes officiels. La Cour a en particulier conclu que les communications d’un président avec le ministère de la Justice pendant son mandat sont considérées comme des actes officiels, bénéficiant ainsi d’une immunité. Trump a qualifié cette action de « geste de désespoir ».

Il est revenu à la juge de première instance, Tanya Chutkan, de décider quelles actions sont éventuellement protégées contre les actions pénales, d’après l’instruction de la Cour. Le fardeau de prouver qu’elles ne le sont pas lorsqu’elles ont été exécutées dans le cadre de ses devoirs repose sur les procureurs. Par conséquent, une série de correspondances ou discussions entre Donald Trump et des hauts fonctionnaires, en particulier ceux du département de la justice, ont été éliminées de l’accusation par les procureurs. Le nom de l’un des six conspirateurs figurant dans l’accusation initiale, qui sont principalement des avocats impliqués dans les allégations, n’a pas été révélé. Le « numéro 4 », retrouvé à être un officiel du département de la justice, a complètement disparu de la nouvelle version. Les procureurs ont noté que les cinq autres n’étaient pas des fonctionnaires gouvernementaux au moment du complot et agissaient tous à titre privé.

Cependant, l’accusation que Donald Trump a pris part à une ruse visant à inscrire des électeurs frauduleux, lui permettant de se faire élire dans des États clé remportés officiellement par son adversaire démocrate Joe Biden, reste dans le nouveau document. L’accusation que M. Trump a tenté de faire pression sur le vice-président Mike Pence afin de rejeter le résultat du vote, ou que M. Trump et ses complices ont profité du chaos qui sévissait au Capitole le 6 janvier pour essayer de retarder davantage la certification de la victoire de M. Biden, est également retenue dans le rapport.

Dans une suite de déclarations sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a de nouveau crié à l’abus de la justice par le gouvernement démocrate sortant et a critiqué le procureur spécial en l’accusant de chercher à réanimer une « chasse aux sorcières disparue » en désespoir de cause. Il rajoute que Jack « Smith a entièrement reformulé la même affaire dans l’espoir de contourner le jugement de la Cour Suprême ».

Tirer au maximum le délai du jugement
Le procès prévu au départ à Washington le 4 mars dans cette affaire a déjà été repoussé en attendant la décision de la Cour Suprême concernant l’immunité pénale revendiquée par Donald Trump en sa qualité d’ancien président. Impliqué dans quatre procédures pénale, le candidat républicain à la présidentielle tente de retarder le plus possible son jugement, idéalement après l’élection du 5 novembre.

Donald Trump a été reconnu coupable à New York le 30 mai pour « falsification de comptes aggravée afin de masquer un complot visant à perturber l’élection de 2016 » dans l’affaire liée au paiement de 130 000 dollars, dissimulé en tant que frais juridiques, pour acheter le silence de l’actrice porno Stormy Daniels. Cependant, cette première condamnation pénale, sans précédent pour un ancien président américain, sera sans doute la seule avant le vote. Le verdict, initialement prévu en septembre, pourrait aussi être repoussé à cause de la décision de la Cour Suprême.

Si Donald Trump était réélu, il pourrait, une fois assermenté en janvier 2025, ordonner l’arrêt des procédures fédérales contre lui.

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