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28 août 2024 3 h 09 min

L’augmentation de l’extrémisme est notable dans l’est de l’Allemagne

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La Thuringe, un État allemand qui accueille seulement 2,1 millions de personnes, soit 2,5% de la population nationale, se prépare pour ses élections ce dimanche 1er septembre. Malgré sa faible population, ces élections sont anticipées avec impatience et anxiété. L’une des raisons est que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite dirigé par Björn Höcke connu pour son radicalisme, pourrait bien prendre la tête, les sondages actuels lui donnant 30% des voix, soit une augmentation de 7 points par rapport aux élections régionales de 2019. L’Alliance nouvellement formée, Sahra Wagenknecht (BSW), qui a vu le jour il y a à peine sept mois, est également à surveiller, puisqu’elle est proche de 20% dans les intentions de vote. Si ces prédictions se concrétisent, cela pourrait avoir des implications considérables au-delà des frontières de cette petite région qui faisait autrefois partie de la RDA.
Comprendre l’orientation politique de BSW n’est pas une tâche facile. Sur les problèmes socio-économiques, la formation ne diffère pas beaucoup de Die Linke (« la gauche »). C’est compréhensible étant donné que Sahra Wagenknecht, qui a longtemps été une figure influente de ce parti et a dirigé sa faction la plus traditionnelle, la Plate-forme communiste, reste fidèle à l’héritage de Karl Marx.

En opposition à l’orientation sociétale de son ancien parti, BSW, Sahra Wagenknecht a adopté une approche plus conservatrice. Elle a quitté Die Linke à la fin de 2023, déclarant que le parti avait pris en charge des idées de « gauche lifestyle » qui comprennent la promotion de la diversité, l’opposition à la discrimination raciale et la lutte contre le changement climatique. Cependant, selon elle, ces causes, bien qu’elles soient louables, sont principalement défendues par les populations urbaines éduquées et risquent de provoquer du ressentiment parmi les moins privilégiés, qui estiment être négligés.

Dans la région rurale de Thuringe, caractérisée par de vastes forêts et un manque de grandes villes, son discours est apprécié. Née à Iéna, le centre économique de la région, Mme Wagenknecht a fait de ce thème un pilier clé de sa campagne. Le public semble apprécier ses mots, comme en témoignent les applaudissements qu’elle reçoit lorsqu’elle discute les pratiques des citadins branchés telles que boire du lait d’avoine, faire du shopping dans les boutiques bio et utiliser des vélos cargo, en particulier lors d’une réunion qu’elle a tenue à Altenbourg le 20 août devant près de 400 spectateurs. Pour cette rencontre, Oskar Lafontaine était également présent. Ancien président du SPD entre 1995 et 1999, ministre des finances sous Gerhard Schröder, et co-fondateur du parti Die Linke en 2007, il a, tout comme elle, quitté le parti.