Selon les Nations Unies, les réserves mondiales d’eau douce sont en déclin constant, tant en quantité qu’en qualité. Trois rapports publiés le mercredi 28 août mettent en lumière ces faits alarmants. Les objectifs globaux de développement durable qui visent à garantir un accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici 2030 paraissent désormais hors d’atteinte. Des milliards de vies sont potentiellement menacées à l’avenir, en l’absence d’efforts conséquents pour lutter contre la pollution omniprésente et d’une gestion plus judicieuse de l’eau entre tous les acteurs concernés, y compris ceux outre-frontières.
Les sources d’eau, essentielles à la vie humaine et à la biodiversité, sont gravement affectées par cette détérioration. Entre 2017 et 2021, les débits de 2,9% des rivières et cours d’eau ont diminué « de manière significative » dans 402 bassins fluviaux, soit une proportion cinq fois supérieure à celle observée il y a quinze ans. Les auteurs des rapports notent que cela pourrait affecter environ 107 millions de personnes qui vivent dans ces zones.
Bien que le changement climatique joue un rôle dans cette diminution des débits, la déforestation et le défrichage des terres à des fins agricoles et urbaines sont des facteurs clés. Ils diminuent la capacité des sols à retenir l’eau de pluie et modifient les schémas de ruissellement en surface.
L’impact du changement climatique sur l’eau est considérable : les modèles de précipitations sont perturbés, les taux d’évapotranspiration augmentent avec la montée des températures, les périodes de sécheresse deviennent longues et plus extrêmes. Dans 364 bassins fluviaux, les réserves d’eau diminuent, voire même se volatilisent. Ces anomalies sont particulièrement évidentes en Amérique du Sud, en Afrique du Sud et en Australie. Près de 93 millions de personnes vivent dans ces zones où l’approvisionnement en eau permanent baisse. De plus, la demande en eau est en hausse partout, mettant davantage de pression sur les ressources aquatiques.
Pourtant, sur les cartes de l’ONU couvrant 12 500 bassins versants, certains montrent une tendance positive. L’expansion des zones d’eau permanente dans certaines régions pourrait être le résultat des effets du changement climatique, tels que le dégel accru du pergélisol, selon Stuart Crane, auteur principal du rapport. Cependant, cela n’est pas le seul facteur. Cet indice, qui semble à première vue positif, est principalement dû à la construction de barrages et de réservoirs qui n’étaient pas comptabilisés jusqu’ici.
Il reste encore 60,94% de cet article à lire, accessible uniquement aux abonnés.