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28 août 2024 19 h 12 min

Israël accélère colonisation en Cisjordanie Unesco

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La Palestine a perdu les collines de Battir. Ces pentes striées ont été entretenues par des genérations de fermiers depuis l’Antiquité. Ces terres sont encore peuplées de pins et d’oliviers. Des hangars blancs et des caravanes éparses contrastent avec le vert pictural des arbres, marquant les débuts de la colonisation israélienne dans cette Cisjordanie occupée depuis 1967.
La région de Battir, avec ses 5 000 habitants, s’étend en dessous. Une source jaillissant au centre du village nourrit des jardins de légumes, où les aubergines, poivrons, grenades et concombres sont cultivés. Battir, situé non loin de Jérusalem, a autrefois servi de verger à la ville sainte. Grâce à la voie ferrée érigée par les Ottomans à la fin du 19e siècle, ses produits étaient exportés jusqu’à Jaffa. Depuis quelques temps, il est aussi devenu un refuge pour beaucoup de Palestiniens qui viennent échapper à l’occupation quotidienne pour une randonnée ou un déjeuner sous les tonnelles.
Ce « pays d’oliviers et de vignes » a été classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2014 : « La pierre sèche illustre un exemple unique de paysage dépeignant l’évolution des établissements humains près des sources d’eau et l’adaptation des terres à l’agriculture. » Un paysage aujourd’hui menacé.

Bezalel Smotrich, une personnalité notoire de l’extrême droite suprémaciste en Israël, occupant le poste de ministre des finances et leader de la gestion des colonies en Cisjordanie, a déclaré le 7 août sur le média social X qu’il allait lancer des démarches pour établir la colonie de Nahal Haletz. Cette déclaration concernait un projet d’établissement de cinq nouvelles colonies, pris fin juin par le gouvernement sous le leadership de Benyamin Nétanyahou, en réponse à la reconnaissance de l’État de Palestine par l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie selon une annonce du ministre en hébreu sur X.

En dépit du conflit en cours à Gaza et de l’effondrement graduel de l’économie israélienne sous la pression des agences de notation, Bezalel Smotrich mise sur des initiatives de colonisation onéreuses, augmentant le nombre de faits accomplis alors que l’attention internationale est essentiellement centrée sur l’arrêt des hostilités dans la région palestinienne.

Aggravant l’impossibilité d’un État palestinien
Par la construction d’un établissement israélien à cet emplacement précis, le gouvernement aspire à créer une continuité territoriale juive de Jérusalem au Goush Etzion, un bloc colonial d’environ 100 000 résidents. Cela rend encore plus problématique l’avènement d’un potentiel État palestinien. Le territoire de Nahal Haletz représente près de la moitié de la « zone centrale » du site reconnu par l’Unesco.

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