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27 août 2024 8 h 12 min

« Paris 2024: Différences Olympiques et Paralympiques »

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L’évènement qui suit les Jeux olympiques (JO) est sans aucun doute les Jeux paralympiques (JP), qui débutent le mercredi 28 août. Marie-Amélie Le Fur, la présidente du Comité paralympique et sportif français, a résumé la situation dans une interview avec Le Monde, « Le premier round est clos, le prochain est sur le point de débuter, préparez-vous à ressentir des émotions aussi intenses ». Cependant, il est important de noter que malgré leur proximité temporelle, ces deux événements sportifs présentent des différences, dont certaines sont peu à peu gommées.

Il y a tout d’abord une différence d’origine, avec une demi-siècle d’écart entre les deux histoires. Les JO, ramenés à la vie en 1896 dans leur version moderne à Athènes par le Français Pierre de Coubertin, s’inspirent des coutumes de la Grèce antique. Plus tard, en 1924, les Jeux d’hiver ont été ajoutés à la liste à Chamonix, en Haute-Savoie.

Quant aux JP, leur création remonte à 1948, dans l’hôpital militaire de Stoke Mandeville, au nord de Londres. Le neurologue allemand Ludwig Guttmann a eu l’idée d’encourager ses patients paraplégiques, anciens combattants et victimes de la seconde guerre mondiale, à faire du sport. Il a donc organisé les premiers Jeux mondiaux pour les personnes en fauteuil roulant et les amputés, avant qu’ils ne se transforment en Jeux de Stoke Mandeville.

Les premiers JP en tant que tels sont généralement considérés comme étant ceux de Rome en 1960, qui ont eu lieu une semaine après les JO. Ils ont ensuite été suivis, seize ans plus tard, en 1976, par la première édition hivernale en Suède.

L’itinéraire du relais de la torche pour Paris 2024 est un rappel tangible de notre passé historique. La torche paralympique a commencé son voyage depuis son lieu de naissance à Stoke Mandeville avant de traverser le pays français du 25 au 28 août, tandis que le relais olympique a commencé depuis les anciennes terres d’Olympie, en Grèce.
Les symboles : deux logos, deux slogans, et deux hymnes
En 1913, Pierre de Coubertin a conceptualisé les cinq anneaux olympiques comme une représentation du quintet des continents. Les couleurs utilisées sont un reflet des teintes présentes dans les drapeaux des différentes nations.
La représentation officielle des Jeux Paralympiques a pris vingt-huit ans à se développer. Depuis sa naissance en 1988, le symbole a subi plusieurs transformations pour représenter « le mouvement », selon le Comité International Paralympique (CIP). A l’origine, il se composait de cinq formes reprenant les couleurs des anneaux olympiques. En 1994, seules trois formes (une rouge, une bleue et une verte) ont été conservées pour le distinguer du logo des Jeux Olympiques. Ces formes ont été affinées en 2004, se transformant en sortes de virgules appelées « agitos » (le mot latin agito signifie « je bouge »).
En plus des anneaux, le slogan « plus vite, plus haut, plus fort » est unique aux Jeux Olympiques. Les Jeux Paralympiques ont leur propre devise : « L’esprit en mouvement”. Ils ont également un « hymne de l’avenir », composé par le Français Thierry Darnis et écrit par l’Australien Graeme Connors, qui est distinct de l’hymne olympique.
Cependant, lors de cette édition, les deux compétitions partagent le même emblème de Paris 2024: un cercle doré avec une flamme blanche à l’intérieur.
Le lieu: viser le même lieu d’accueil et des sites communs.

Avant 1988, il n’était pas habituel pour les Jeux Olympiques (JO) et les Jeux Paralympiques (JP) de se tenir dans la même ville ou le même pays. Par exemple, en 1968, les JO d’été ont pris place au Mexique, alors que les JP se déroulaient en Israël. En 1980, les Jeux d’hiver étaient répartis entre les États-Unis et la Norvège.

C’est à Séoul, en 1988, que pour la première fois une ville a accueilli à la fois les JO et les JP. Albertville (Savoie) a accueilli les Jeux d’hiver suivants en 1992. Pour garantir que les deux Jeux se tiennent toujours dans la même ville, et offrent les mêmes installations de compétition et infrastructures, comme le village olympique, la restauration et les soins médicaux, les comités internationaux olympiques et paralympiques ont signé l’accord « Une candidature, une ville ». Cet accord a pris effet en 2008, et sera respecté pour Paris 2024.

Il est à noter que les lieux des cérémonies ne sont pas nécessairement les mêmes. Les JO de Paris 2024 ont commencé avec un spectacle de six kilomètres sur la Seine jusqu’au Trocadéro, tandis que la cérémonie d’ouverture des JP se déroulera hors d’un stade, le long des Champs-Elysées jusqu’à la place de la Concorde.

Concernant le calendrier, les JP se déroulent la même année que les JO, mais pas en même temps. Un accord de 2001 stipule que « les Jeux paralympiques auront toujours lieu peu de temps après les Jeux olympiques ». Il y a donc une période de dix-sept jours entre les JO et les JP de Paris 2024, durant laquelle les sites de compétition se préparent à accueillir les nouvelles épreuves.

Est-ce que l’écart temporel entre les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques rend ces derniers moins visibles ? Sur le site web officiel de Paris 2024, Andrew Parsons, le président du Comité International Paralympique, soutient une perspective différente : « Les Jeux Paralympiques représentent une célébration singulière des athlètes paralympiques. C’est leur occasion spéciale ! Organiser un seul événement diluerait ou banaliserait les exploits extraordinaires de ces athlètes qui requièrent toute notre attention. »
Selon le comité organisateur, fusionner les deux événements serait matériellement et financièrement colossal, puisqu’il serait nécessaire d’adapter le village et le système de transport olympiques, de dupliquer toutes les installations, ou bien de doubler la durée des Jeux. Andrew Parsons écarte également l’idée d’organiser les Jeux Paralympiques avant les Jeux Olympiques, car cette option donnerait l’impression d’une répétition ou d’un essai.
Les épreuves sportives en compétition sont soit adaptées, soit spécifiques pour le contexte paralympique. L’escrime en fauteuil, le basketball en fauteuil, l’aviron paralympique, l’athlétisme paralympique… La plupart des disciplines paralympiques sont des variantes de celles des JO.
Certains sports sont très similaires, comme le judo paralympique, conçu pour les athlètes malvoyants ou non-voyants, où la seule différence réside dans le fait que les athlètes doivent être en contact avec l’uniforme de l’opposant avant le début du combat.

Les modifications du matériel sont fréquemment effectuées pour divers sports, comme le tir à l’arc para (arc à poulies) et le cyclisme (vélo traditionnel, handbike, tandem ou tricycle). Les règles sont également modifiées, par exemple, en para taekwondo, les attaques ne sont autorisées que sur le torse, et en tennis en fauteuil, la balle a le droit de rebondir deux fois. Cependant, dans le basket-ball en fauteuil, bien que les règles de marche et de dribble soient modifiées, la hauteur des paniers demeure inchangée à 3.05 mètres, comme le basket-ball professionnel de LeBron James.

Certains sports subissent de plus grandes modifications. Par exemple, le rugby en fauteuil n’est pas joué avec un ballon de rugby, mais avec un ballon de volleyball sur un terrain de basketball. Les joueurs sont autorisés à passer en avant, mais les impacts entre les fauteuils sont aussi spectaculaires que les plaquages dans le rugby traditionnel. Le volleyball est pratiqué assis, sur un terrain réduit et avec un filet plus bas, car les joueurs doivent rester assis ou allongés sur le dos au sol.

Deux sports sont exclusifs aux Jeux Paralympiques (JP) : la boccia – une variation de la pétanque jouée en fauteuil roulant, parfois avec assistance, et le goalball – un sport d’équipe joué principalement allongé au sol avec un masque sur les yeux.

Concernant le nombre de participants et d’épreuves, les JP dépassent les Jeux Olympiques (JO) avec 549 épreuves dans vingt-trois disciplines, en partie à cause de la diversité des catégories dépendant des handicaps. En revanche, les JO comptent 329 épreuves dans plus de quarante disciplines.

Le nombre plus faible de participants aux JP (environ 4400 contre 10500 pour les JO) permet la réalisation de ces nombreuses compétitions paralympiques en seulement onze jours, par rapport aux seize jours des JO.

Dans le cadre des Jeux Olympiques, le Comité International Olympique s’était engagé à garantir une parité stricte entre les sportifs, bien que cette objectif n’ait pas été totalement atteint. Quant aux Jeux Paralympiques, le Comité International Paralympique a réservé 339 places supplémentaires pour les hommes. Par exemple, le football pour aveugles est uniquement pratiqué par des hommes.

Concernant les médailles, existent deux modèles distincts. Les médailles d’or, d’argent et de bronze sont décernées lors des deux compétitions, cependant leur design diffère. Pour les Jeux Olympiques, l’une des faces de la médaille est ornée avec les célèbres anneaux olympiques et une effigie de la déesse grecque de la victoire, Niké. Tandis que pour les Jeux Paralympiques, le signe des agitos est intégré au milieu d’une image de la tour Eiffel avec l’inscription « Paris 2024 » en braille. L’autre face des médailles est par contre la même pour les deux compétitions, comportant une partie de la tour Eiffel.

Depuis les Jeux Paralympiques de Londres en 2012, les guides (en athlétisme paralympique et triathlon paralympique) et les pilotes (en cyclisme paralympique et triathlon paralympique) qui assistent les participantes et participants malvoyants ou non-voyants, obtiennent aussi une médaille si l’athlète termine sur le podium. Cependant, ils doivent toujours veiller à ne jamais franchir la ligne d’arrivée avant l’athlète qu’ils guident.