L’annonce de la fermeture de tous les sites et terminaux pétroliers, ainsi que la suspension des exportations jusqu’à notification contraire a été faite par les autorités de l’Est de la Libye le lundi 26 août, dans le contexte d’une crise politique intense avec le gouvernement concurrent de Tripoli, qui est reconnu par les Nations Unies.
La décision, qui implique le blocage des principales installations pétrolières du pays majoritairement localisées à l’Est, fait suite à la prise de contrôle de la Banque centrale de Libye (BCL) et au remplacement de son gouverneur par les autorités de Tripoli, le lundi matin. La BCL est chargée de la gestion des revenus des exportations de pétrole et de la gestion du budget national, lequel est ensuite réparti entre les diverses régions, y compris l’Est.
Depuis la chute et le décès du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, La Libye a été plongée dans le désordre et est désormais dirigée par deux gouvernements rivaux : le gouvernement d’union nationale d’Abdel Hamid Dbeibah, basé à l’Ouest et reconnu par les Nations Unies, et un autre à l’Est, qui a le soutien du puissant maréchal Khalifa Haftar.
Les attaques et les tentatives fortes d’intrusion ont fait l’objet de critiques. Le gouverneur de la BCL, Seddiq el-Kebir, a été récemment critiqué par l’entourage de M. Dbeibah pour sa gestion des ressources nationales et de la manne pétrolière. Le 11 août, plusieurs dizaines d’individus, dont certains étaient armés, avaient tenté de le déloger de son bâtiment avant d’être dispersés. Une semaine plus tard, le responsable informatique de la BCL avait été enlevé brièvement.
Dans une déclaration diffusée lundi, l’administration de l’Est, basée à Benghazi, a condamné les « attaques et tentatives d’invasion forcée » dans les locaux de la BCL, qui visaient à prendre le contrôle illégal de cette institution et ont perturbé les transactions bancaires dans le pays. L’exécutif de l’Est a aussi proclamé « l’état d’urgence » sur les champs et ports pétroliers, entraînant leur fermeture, une action habituellement sous l’autorité de la Compagnie nationale de pétrole.
Ce déclenchement de mesures a été provoqué par l’arrivée lundi d’une commission dite « de passation de pouvoirs », nommée par le Conseil présidentiel de Tripoli, dans les locaux de la BCL. Cette commission est réputée pour être alignée avec le premier ministre Dbeibah. Les médias locaux ont diffusé des images des membres de cette commission dans le bureau du gouverneur en son absence, après qu’il ait fermé l’institution la journée précédente et mis son personnel en congé.
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