Durant l’été, les Parisiens et les touristes devront s’adapter à la cadence imposée par les Jeux Olympiques. La Préfecture de police de Paris a défini plusieurs zones de sécurité autour des lieux de compétition, limitant l’accès par différents moyens.
Il y aura une zone bleue où tous les piétons, cyclistes et utilisateurs de trottinettes, y compris ceux utilisant des modèles électriques, pourront se déplacer librement. Cependant, les véhicules motorisés devront fournir une justification écrite attestant de la nécessité de leur passage.
Un périmètre rouge sera également établi, accessible aux mêmes types d’usagers, mais les véhicules motorisés devront disposer d’un laissez-passer numérique, octroyé sous certaines conditions à ceux qui habitent ou travaillent dans la zone.
Enfin, la zone grise, également nommée SILT, du nom de la loi « Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme », sera réservée à ceux qui possèdent des billets pour les épreuves, des accréditations ou un laissez-passer numérique. Cette zone concerne l’entourage immédiat des sites de compétition.
Ces régulations seront mises en place dès la semaine précédant l’ouverture officielle des Jeux, pour préparer la cérémonie d’ouverture, et comprendront un large périmètre sécurisé englobant la Seine.
Durant les Jeux Olympiques, ces restrictions de circulation seront mises en vigueur deux heures et demie avant le début de chaque épreuve et seront levées une heure après la fin de la dernière. Pour les compétitions de disciplines routières comme le cyclisme, le triathlon et le marathon, ces règles seront appliquées trois heures avant le début de la course et levées quinze minutes après le passage du dernier participant.
Dans le processus de création d’une carte interactive détaillant les restrictions de circulation jour après jour, on a recouru aux paramètres de la Préfecture de police de Paris et au programme fourni par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop). À la fin de mai, aucun paramètre relatif à certaines compétitions (marche, marathon, natation, ou paratriathlon) n’avait été fourni par la Préfecture. En quête de précisions afin de dresser les limites des zones concernées, nous avons pris contact avec la Préfecture de police de Paris (PP). Ils ne mettent cependant à disposition aucun dessin précis sous un format numérique géoréférencé, accessible et réutilisable. Au lieu de cela, ils offrent une image de mauvaise qualité où il est difficile de discerner les frontières des trois zones. Pourtant, la PP insiste sur la validité juridique de ces cartes.
Quant au portail « Anticiper les jeux », le Ministère des transports y a publié une carte apportant une information plus détaillée par rapport aux documents de la PP en présentant les restrictions heure par heure. Cependant, cette ressource présente elle aussi des manquements.
Il y a notamment des approximations dans le dessin des limites. À titre d’exemple, la zone dite « SILT », la plus sévère, est grossière sur le Quai des Grands-Augustins (6ème arrondissement de Paris). Elle inclut certains bâtiments, mais omet ceux avoisinants. De ce fait, les résidents peinent à déterminer dans quelle zone se situe leur logement, bureau ou commerce, et par conséquent, s’ils doivent demander une autorisation numérique pour se déplacer.
La PP et le ministère sont censés partager une source commune pour leurs cartes, toutefois, des incohérences sont observées entre leurs productions. Pour illustrer, la carte de la PP n’inclut pas de périmètre bleu pour le cyclisme sur route, contrairement à celle du ministère. Pour d’autres épreuves, comme le marathon et le cyclisme, les périmètres définis par le ministère sont plus étendus que ceux tracés par la PP.
À seulement deux mois des Jeux, ni la PP ni le ministère des transports n’ont annoncé les restrictions de circulation en lien avec plusieurs événements, comme la marche, la natation en eaux libres, le paratriathlon, ainsi que les cérémonies des Jeux paralympiques.
La PP, interrogée dès le début du mois de mai concernant ces divergences et inexactitudes, n’a toujours pas fourni de réponse détaillée au Monde, indiquant qu’elle attend la réception des cartes en format vectoriel de la part du service responsable de leur création. En attendant, pour construire notre propre carte, nous nous sommes appuyés sur différentes sources : le site Cartodesjo pour les tracés open data, les versions les plus détaillées du site Anticiperlesjeux, et les informations du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques concernant les horaires des épreuves.
Nous avons omis de représenter les bâtiments qui n’accueillent pas de compétitions et qui ne sont pas concernés par les périmètres de restriction (rouges ou bleus) dans l’espace public, comme le centre de presse ou le centre d’entraînement, vous pouvez consulter le détail complet ici. La préfecture a assuré qu’un arrêté est en cours d’élaboration pour préciser les restrictions par rue, nous l’intégrerons pour affiner notre tracé.