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26 août 2024 23 h 09 min

Myocardites post-vaccination moins sévères qu’infection

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Plus de trois ans et demi se sont écoulés depuis l’administration de la première dose de vaccin contre le Covid-19 en France. Qu’en est-il des myocardites liées à ce vaccin ? Une recherche récente menée par Epi-Phare et publiée le 26 août dans le Journal of the American Medical Association apporte des éclaircissements sur cette question. Létude indique que les complications cardiaques causée par les myocardites post-vaccination sont moins graves que celles provoquées par les myocardites survenant après une infection de Covid-19.

Cette étude est la plus récente conduite par ce groupe de chercheurs de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et de l’Assurance-maladie. En 2022, ces experts avaient relevé une augmentation du risque de myocardite et de péricardite dans la semaine suivant la vaccination contre le Covid-19 avec les vaccins à ARN messager, en particulier après la deuxième dose du vaccin Spikevax de Moderna. Ces résultats avaient encouragé les autorités de santé à conseiller contre l’utilisation de ce vaccin chez les moins de 30 ans en novembre 2021, suggérant d’utiliser le vaccin de Pfizer à la place pour cette tranche d’âge.

La myocardite, une inflammation du muscle cardiaque causée principalement par des infections virales, affecte principalement les jeunes hommes. Bien que cette maladie soit généralement bien gérée lorsqu’elle est traitée, certaines complications peuvent être fatales. L’existence de ce risque après la vaccination a été un des points sur lesquels les opposants à la campagne de vaccination de masse se sont appuyés pendant la pandémie. Ce risque est toutefois considéré comme « rare ».

Mahmoud Zureik, le directeur d’Epi-Phare qui coordonne également l’étude, concède que la myocardite est un effet secondaire rare suite à la prise d’un médicament. Il a donc souligné l’importance de surveiller l’état de santé de ces patients nouvellement diagnostiqués. Son équipe a relevé tous les cas de personnes entre 12 et 49 ans hospitalisées en France pour myocardite depuis le début de la vaccination le 27 décembre 2020 jusqu’au 30 juin 2022. Peu de vaccinations ont eu lieu après cette date pour les personnes de moins de 50 ans. Ils ont ensuite examiné l’évolution de ces maladies cardiovasculaires (pris en compte, les examens effectués, les médicaments prescrits) pendant les dix-huit mois suivant la première hospitalisation. C’est la première étude à l’échelle mondiale à examiner l’état de santé de ces patients sur une si longue période.

Sur 4 635 cas de myocardite signalés pendant cette période, 12 % ont été enregistrés dans les sept jours suivant la vaccination par ARN messager (la période de risque la plus grande), contre 6 % dans les trente jours suivant une infection par la SARS-CoV-2. Ces épisodes cardiovasculaires ont touché majoritairement des hommes d’environ 26 et 31 ans respectivement. Les complications inclues dans cette étude étaient des événements cardiovasculaires, des réadmissions hospitalières pour myopéricardite, soit des inflammations plus ou moins étendues du myocarde et du péricarde, une hospitalisation d’au moins une nuit, et, dans le pire des cas, le décès du patient.

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