David Friedman, un artiste peintre résidant à Safed, a évoqué l’intensité inhabituelle des détonations récentes qui l’ont réveillé tôt, précisément à cinq heures du matin, avant même qu’il ne checke les infos. Ces bruits inhabituels étaient les prémices d’un affrontement annoncé depuis l’assassinat de Fouad Chokr, l’acolyte de Hassan Nasrallah, le 31 juillet dernier. Le chef du Hezbollah avait promis une réaction à cet assassinat.
La riposte annoncée s’est manifestée par le lancement d’une vague de 300 roquettes, suivie d’un déploiement de drones qui ont pris pour cible une multitude de bases militaires israéliennes, dont celle de Glilot, selon le parti chiite. Cette base est notamment connue pour abriter l’unité de renseignements 8 200, située proche de Tel-Aviv.
Cependant, Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré que la majeure partie de ces projectiles étaient dirigés vers le nord du pays et que la base de Glilot est restée vierge de toute attaque. L’Etat d’Israël n’a pas tardé à répondre à cette agression en déployant une centaine d’avions pour bombarder les multiples sites de lancement de roquettes localisés dans le sud du Liban.
C’est sûrement loin d’être le dernier épisode de ce conflit.
David Friedman, originaire américain et Juif, réside en Israël depuis 1979 et vit à Safed, une petite ville sur un sommet du nord du pays, à une petite distance de la frontière libanaise. Safed compte environ 40 000 résidents, est un lieu de pèlerinage majeur dans la religion juive, et abrite le quartier général du commandement nord de l’armée israélienne. Lors d’une attaque dimanche matin, un soldat israélien y a été tué. Les hostilités ont cessé, pour le moment, comme annoncé par Israël et le Hezbollah. Cependant, dimanche, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a déclaré que ce n’est pas la fin de leur conflit.
Friedman, qui a 67 ans, est très familier avec cette situation. Tous ses clients ont déserté sa ville qui est également une importante destination touristique. Les magasins dans les rues pavées sont désormais fermés. Ses pensées sont hantées par les souvenirs des guerres passées, remémorant certaines années en particulier. En 1982, trois ans après son installation en Israël, celui-ci est entré dans le Sud du Liban pour combattre les milices palestiniennes. Cependant, à la fin de l’occupation en 2000 qui a été économiquement coûteuse pour Israël, c’est le Hezbollah qui a pris le relais des Palestiniens dans un Liban brisé.
En 2006, une guerre d’un mois a été lancée par l’Etat hébreu contre le parti chiite, entraînant la perte de plus de 100 soldats israéliens. Malgré cela, le parti chiite a seulement été affaibli et non défait. À ce moment-là, ils disposaient d’environ 15 000 roquettes et missiles, comme indiqué par une recherche du Center for strategic and International Studies, un think tank américain. A la date du 6 octobre 2023, l’armement de ce parti a augmenté, comprenant entre 120 000 à 200 000 missiles balistiques à courte portée, missiles non guidés à moyenne et courte portée, ainsi que des roquettes non guidées à longue et courte portée, selon un rapport publié en mars. De plus, le parti chiite possède l’une des infanteries les plus compétentes du monde arabe, ayant acquis une précieuse expérience durant la guerre civile syrienne. Cependant, l’intégralité de l’article n’est disponible qu’aux abonnés, avec 44.22% restant à lire.
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