Une amie m’a récemment suggéré de prendre une semaine de congés après avoir travaillé à distance depuis mon lieu de villégiature, sinon personne ne pensera que j’ai effectivement travaillé durant cette première semaine. Lorsque l’on revient de vacances dans le secteur tertiaire, il est courant de se lamenter sur le fait qu’on aurait préféré rester en congés mais qu’il fallait malheureusement rentrer, c’est comme une nouvelle version du célèbre « ça va comme un lundi ». On s’attendait à revoir tout le monde à la fin du mois d’août, mais à notre surprise, les bureaux restent quasi vides. On ne peut que faire preuve d’étonnement lorsqu’on croise un collègue, comme si nous venions de le rencontrer au café de Larmor-Plage dans le Morbihan : « Oh, je ne savais pas que tu étais déjà rentré ! »
Le comble de l’insatisfaction est que non seulement les bureaux sont presque vides à notre retour, mais aussi que lors des réunions en personne, l’attention est plutôt portée sur ceux qui sont encore en vacances. C’est comme une mise en scène lors des réunions. La personne qui n’est présente qu’à travers l’écran, peu importe sa position dans la société, est celle à qui on s’adresse le plus et à qui on donne le plus d’attention, c’est comme dire « On va attendre, il ne peut pas voir ». Valérie, une directrice d’études, explique qu’elle a commencé à multiplier ses congés après avoir réalisé que ses rencontres en personne n’étaient pas plus appréciées par ses clients que lorsqu’elle participait aux réunions depuis son lieu de vacances.
Selon une étude intitulée « La Croissance des mégapoles percutée par la révolution du télétravail », réalisée par Tom Dubois et Adrien Bonnet pour le Forum Vies mobiles, il est évident que de plus en plus de télétravailleurs déménagent, particulièrement dans les villes comme Paris, Londres et New York, depuis l’avènement de la pandémie en 2020. En Ile-de-France, un télétravailleur sur cinq envisage de quitter la région, avec un grand nombre souhaitant s’installer dans l’Ouest (Bretagne et Normandie) ou le Sud (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, PACA). Les chercheurs suggèrent que ces individus pourraient être attirés à vivre dans les régions où ils passent habituellement leurs vacances, grâce à la flexibilité offerte par le télétravail.
Par ailleurs, certains télétravailleurs semblent impatient d’entrer dans le mois de septembre – une période de l’année où les écoles peuvent s’occuper de leurs enfants toute la journée. Ces personnes apprécient également les « vatrailles », également connues sous le nom de « vacances au travail », qui leur offrent l’opportunité de voyager loin de chez eux pour des raisons professionnelles, comme les séminaires d’entreprise, les voyages d’affaires hors affaires, les congrès et les salons. Cependant, certains individus sont frustrés par le fait de se sentir envahis par leur travail à la maison, en jonglant entre leur famille et les visioconférences, et sont impatients d’avoir des vacances authentiques.
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