« Depuis le 7 juillet, nous avons échoué à répondre aux deux demandes essentielles émanant des élections législatives françaises. Le peuple a exprimé son souhait d’un grand changement lors du premier tour et a créé un vaste mouvement d’unité lors du deuxième tour pour permettre ce changement. Aucun des blocs politiques présents à l’Assemblée n’a pu revendiquer une majorité indépendante. Le bloc le plus conséquent, celui de la gauche, a besoin de cent votes supplémentaires pour faire passer son budget. Malheureusement, l’éventualité de gouvernements minoritaires se succédant à court terme serait la voie la plus sûre vers une victoire de l’extrême droite en 2027, ou même lors de la prochaine dissolution dans un an. Le faction en tête, celle de la gauche, aurait dû chercher à former un gouvernement de coalition, une pratique courante dans de grandes démocraties parlementaires, pour apporter une stabilité et mener à bien l’essentiel de notre programme. Les craintes de » compromission » ou de « trahison » ont malheureusement dissuadé les plus audacieux.
L’irresponsabilité ne s’est pas arrêtée à notre camp. Le bloc central persiste à nier son échec électoral et continue à envisager de maintenir son emprise intégrale sur le pouvoir malgré un rejet significatif exprimé par les urnes. Pire encore, ses leaders ont posé des conditions inacceptables, comme rejeter tout gouvernement incluant des ministres écologistes ou du parti insoumis. »
Certains revendiquent l’établissement de « limites absolues » que ne doit franchir aucun gouvernement de salut public, à l’instar des élus de la droite républicaine qui insistent sur un « gel des impôts », même s’ils avaient précédemment voté en faveur d’une augmentation des taxes sur les revenus excédentaires des entreprises énergétiques.
Liberté de critique
Face à l’absence d’accord, la mission du futur premier ministre parait insurmontable. Des débats constructifs pourraient mener à des compromis sur des sujets moins controversés, tels que la fin de vie. Toutefois, nul ne peut prétendre avoir la capacité de faire adopter un budget en comptant uniquement sur l’abstention inespérée des autres groupes, ou encore sur l’absence de veto par altruisme.
Essayons de nous positionner du côté de nos adversaires : Pourrions-nous, dans un contexte inversé, nous abstenir de rejeter un budget d’austérité présenté par un premier ministre issu de la droite libérale, sous prétexte de vouloir éviter l’instabilité politique ? Ce serait impensable.
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