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« Stanislav Asseyev: Peur d’être Prisonnier Russe »

Stanislav Asseyev s’est armé courageusement en janvier pour affronter l’agresseur russe. Cependant, il n’a pas peur de la mort, mais plutôt d’être capturé une fois de plus par les Russes, comme il le soupçonne, cela serait pire que la première fois. Cet homme de 34 ans au visage blême et aux doigts délicats a déjà enduré les horreurs des prisons russes, été blessé à maintes reprises sur le front, et est encore une fois en combat dans la ville de Pokrovsk, qui est aujourd’hui le foyer des attaques russes.

Il a frôlé la mort à deux reprises cette année. Lorsque nous l’avons rencontré à Kiev mi-juillet, on pouvait apercevoir les marques de sa souffrance sur son corps. Sous un bandage couvrant son cou, deux cicatrices récentes révèlent qu’il a été touché par des éclats d’obus, l’un frôlant sa carotide et l’autre atteignant ses côtes sans toucher un organe vital. « C’était le 1er juillet à Niou-Iork [un village du Donbass, conquis et complètement démoli par l’armée russe le 18 août], la situation était précaire. Avec mes compatriotes de la 109e brigade de défense territoriale, nous nous disions qu’on ne s’en tirerait qu’avec un bilan de « 200 » ou « 300 » », se rappelle-t-il, en utilisant ces nombres qui signifient « mort » et « blessé » dans le langage militaire soviétique. La première fois c’était le 13 avril, lorsqu’Asseyev a subi une commotion cérébrale après une semaine de bombardements ininterrompus.

Une expérience terrifiante.

Au fil du temps, ses plaies se sont guéries et il a été réintégré dans la fournaise du Donbass. « Je suis de retour dans ma brigade 109 à Pokrovsk, cependant, notre bataillon est actuellement en cours de démantèlement à cause des pertes que nous avons subies », dit-il. Par conséquent, comme c’est le cas pour de nombreux autres combattants blessés, son rôle est à présent officiellement celui d’un formateur. Il raconte que le principal danger à Pokrovsk provient des missiles S-300 : « Les Russes assaillent tous les bâtiments gouvernementaux de la ville avec ces missiles, depuis les crèches et les écoles jusqu’au quartier général militaire. »

Stanislav Asseyev note toutefois un aspect positif : les attaques dévastatrices de bombes guidées ont diminué. Ces bombes sont une terreur pour les soldats ukrainiens sur le front, car même les casemates les plus solides ne peuvent y résister. « C’est le résultat de la destruction par nos troupes d’un certain nombre d’aérodromes et de dépôts de munitions sur le territoire russe », se réjouit-il. Pokrovsk, une ville qui comptait 60 000 résidents avant la guerre, est l’objectif principal de l’assaut russe dans la région de Donetsk. Les troupes de Moscou ne sont plus qu’à 10 kilomètres et l’offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk n’a pas ralenti leur avancée.

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