La progression préoccupante d’une épidémie animale continue en France. En seulement huit jours, le nombre de foyers de la fièvre catarrhale ovine (FCO), affectionnant principalement les moutons et les brebis, a augmenté plus de quatre fois, atteignant 190 cas confirmés le 22 août dans les régions nord de la France.
Cette maladie a dorénavant touché dix départements du nord : Aisne, Ardennes, Haute-Marne, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise, Pas-de-Calais. À titre de comparaison, une précédente estimation datée du 14 août faisait référence à 41 foyers situés dans six départements.
L’évolution de la FCO, aussi connue sous le nom de « mal de la langue bleue », s’aggrave également au niveau européen, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique étant fortement affectés. Le nouveau sérotype 3 du virus a été identifié pour la première fois en septembre 2023 aux Pays-Bas, puis en Belgique, en Allemagne et au Royaume-Uni dans les mois qui ont suivi. Les premiers cas ont été confirmés en France, au Luxembourg et au Danemark début août.
La vaccination pour cette maladie – non contagieuse pour l’homme et dont un nouveau sérotype (3) a été détecté le 5 août en France – a commencé, avec un retard regrettable selon la Fédération nationale ovine (FNO). Emmanuel Fontaine, responsable des affaires sanitaires à la FNO, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) : « Nous sommes clairement dans une phase d’escalade. On aurait dû vacciner un mois plus tôt pour acquérir l’immunité au plus fort de l’épidémie. »
L’administration du vaccin a connu des « retards » dans sa mise en œuvre.
Selon M. Fontaine, il est nécessaire d’étendre les zones de vaccination et d’acquérir approximativement deux millions de doses de vaccins supplémentaires pour les moutons. À l’heure actuelle, le gouvernement a prévu de fournir 1,1 million de doses pour les moutons et 5,3 millions pour les bovins, en se concentrant principalement sur les régions du nord de la Loire où il existe des restrictions de mouvement d’animaux.
Alors que la propagation s’accélère, le gouvernement déclare être attentif à la détresse des éleveurs et n’exclut aucune option, bien qu’il ne se soit pas encore engagé à passer de nouvelles commandes de vaccins. Le ministère de l’Agriculture admet des retards lors de la première phase de déploiement des vaccins, mais assure que la campagne de vaccination a démarré avant l’arrivée des premiers cas en France.
La FCO est depuis longtemps présente en France, principalement avec les sérotypes 4 et 8. Le sud du pays est actuellement touché par une épidémie de FCO 8, qui a entraîné le décès de milliers d’animaux en élevage ces dernières semaines. Un vaccin contre la FCO 8 existe, mais il n’est pas financé par le gouvernement.
Jeudi, des éleveurs ont manifesté à Foix (Ariège) à l’appel de la Confédération paysanne pour demander des dédommagements suite à la mort estimée de 4 000 moutons en Occitanie depuis juin.