Suite à sa démission le 7 août en tant que président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, à cause de la réglementation interdisant la détention de multiples mandats, Laurent Wauquiez, le nouvellement élu député (Les Républicains, LR) de la première circonscription de la Haute-Loire, n’a pas encore vu son poste à la tête de la collectivité être pourvu. De nouveaux reproches sont adressés à sa gestion des finances publiques, après que le groupe d’opposition socialiste au conseil régional a fait parvenir, mardi 20 août, une plainte au Parquet national financier (PNF).
Mercredi 21 août, le PNF a confirmé au Monde la réception d’une letter pointant vers les conclusions d’un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur des « évaluations d’opinion et d’image » commandées en 2020 et 2021 (pour 20 400 euros) à la société Médiascopie par la région.
Selon plusieurs médias locaux, dont Rue 89 Lyon, l’objectif de ces études était d’évaluer « en temps réel » l’effet des interventions médiatiques du président de la région, Laurent Wauquiez. Dans le cadre de ce projet, une étude effectuée en mars 2021 (pour 6 000), au coeur de la campagne pour les régionaux, a suscité la curiosité de la CRC.
L’objectif était de quantifier l’impact « d’une interview sur BFM-TV, suite à la fermeture du lycée La Martinière-Duchère [à Lyon], qui appartient à la région, après des incidents de violence urbaine le 4 mars 2021 » comme l’a souligné la RPC dans son « rapport final d’observations » sur « la communication externe des collectivités locales » depuis 2016, que le Monde a eu accès.
« Affiner les déclarations du candidat »
« Les résultats de Médiascopie pour l’émission de 2021 sont entièrement centrés ».
Selon un rapport discret de 95 pages développé par la CRC, les réactions des auditeurs ont été analysées en fonction de leur vote politique lors de la présidentielle. Ce qui est problématique, c’est que cette analyse a été réalisée pendant la campagne électorale pour les élections régionales de 2021, ajustant ainsi les déclarations du candidat en fonction des réponses d’un groupe politique spécifique.
L’organe de surveillance insiste sur l’intrigue politique de ces recherches, questionnant si elles devraient être commandées par la région. Il conclut que bien qu’une enquête sur l’image du président du conseil régional puisse avoir un intérêt politique personnel pour l’individu concerné, elle n’a pas nécessairement d’intérêt public local.
En se basant sur le code électoral, le groupe socialiste a aussi contacté le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Pour contestation du « compte de campagne » de l’élu LR, les opposants à M. Wauquiez avaient seulement dix jours après le scrutin régional de 2021 pour déposer un « recours contentieux » auprès du Conseil d’Etat.
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