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« Répression accrue contre l’opposition vénézuélienne »

Dans une tentative de rester discrète, Maria Corina Machado, 56 ans, leader de l’opposition vénézuélienne, s’est masquée sous un pull à capuche noir et se déplaçait à l’arrière d’une moto pour participer aux manifestations du samedi 17 août. Ces manifestations étaient en faveur de Edmundo Gonzalez, 74 ans, qui revendique la victoire à la présidence suite à l’élection du 28 juillet. Il prétend avoir recueilli plus de 60% des votes face à Nicolas Maduro. Toutefois, il a choisi de ne pas assister à la manifestation, laissant ses milliers de supporters avec des affiches le représentant sur le camion à bord duquel Mme. Machado a défilé dans les rues de Caracas.

Suite à l’élection, ces deux leaders d’opposition ont été contraints de vivre en secret, craignant d’être arrêtés. En effet le 5 août, le parquet vénézuélien a lancé une enquête criminelle à leur encontre pour « incitation à la désobéissance aux lois, à l’insurrection et association de malfaiteurs ». La répression déployée par le gouvernement envers ses opposants, accusés d’être des « fascistes », s’est intensifiée ces dernières semaines. Gonzalez a déploré que le régime avait décidé de « persécuter, emprisonner et assassiner » dans une vidéo publiée sur le réseau social X. Cinq de leurs collaborateurs se sont réfugiés depuis cinq mois dans la résidence diplomatique argentine espérant pouvoir quitter le pays.

Selon les autorités, depuis les manifestations du 28 juillet, 27 personnes ont perdu la vie, 190 ont été blessées et 2 400 ont été détenues. Parmi les personnes arrêtées, nombreuses sont accusées de « terrorisme », incluant plusieurs dirigeants de partis d’opposition, 129 mineurs, un prêtre et une dizaine de journalistes, selon diverses organisations de défense des droits de l’homme.

Le mercredi, l’inquiétude du Syndicat national des travailleurs de la presse pour le sort de la journaliste gouvernementale critique, Ana Carolina Guaita du site web La Patilla, suite à son arrestation mardi après-midi a été remarquée. Le président du syndicat, Marco Ruiz, a exprimé sa préoccupation à l’Agence France-Presse (AFP), affirmant qu’ils ne savaient pas où elle était détenue.

Oscar Murillo, coordinateur général de l’organisation non gouvernementale Provea qui défend les droits de l’homme au pays, regrette que le gouvernement tente de « faire taire toute critique envers eux ». Il met également en garde contre la préparation par le gouvernement d’une série de lois visant à augmenter la répression.

Le jeudi 15 août, l’Assemblée nationale, avec 256 sièges sur 277 occupés par le parti de Nicolas Maduro à la suite du boycott des élections législatives de 2020 par l’opposition, a approuvé une loi pour réguler les organisations non gouvernementales.

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