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23 août 2024 8 h 11 min

« Réparation d’un silence mémoriel injuste »

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Le 25 août est une date marquante pour l’Alsace-Moselle lorsque l’on commémore le décret funeste du 25 août 1942. Ce décret signé par l’Allemagne nazie avait contraint à l’incorporation forcée des Alsaciens-Mosellans dans ses forces militaires. Après l’annexion imposée, 134 000 citoyens d’Alsace et de Moselle ont été enrôlés malgré eux. Sur ce nombre, 20 000 sont portés disparus dans les camps soviétiques, dont le redouté camp de Tambov. Et, 30 000 ont été blessés tandis que 40 000 ont été tués. Beaucoup de survivants ne sont retournés chez eux qu’après 1945, suite à un voyage long et pénible. Même en 1955, dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Alsace a accueilli le retour de son dernier résident.

Avec l’approche des 80e anniversaires du débarquement et de la libération en 2024 et 2025, c’est le moment idéal pour introduire un nouveau cycle mémoriel en Alsace-Moselle. Ce processus doit commencer par une connaissance approfondie de l’annexion forcée et de la conscription, des événements largement méconnus. Il est essentiel que cela soit principalement dirigé vers la jeune génération. C’est pour cette raison que nous recommandons l’inscription de ces événements dans les cursus et manuels scolaires de 3ème et de terminale pendant l’étude de la seconde guerre mondiale.

En perspective européenne, une comparaison peut être tracée avec les Zwangssoldaten, ces Belges de l’est du pays qui ont également été forcés de s’incorporer dans la Wehrmacht, et aussi ceux qui ont été recrutés de force au Luxembourg. Dans une seule phrase : l’inclusion forcée doit être une étape cruciale dans les cours d’histoire. Ce temps d’apprentissage devrait également être un moment de diffusion et de discussion parmi la population Alsacienne et Mosellane. Dans ce contexte, l’Etat pourrait supporter toutes les initiatives conçues par les communautés ou les associations dans le but de sensibiliser davantage aux incorporations forcées et de favoriser une active remémoration de cette tragédie.

Hommage constant

Le processus de souvenir devrait faire suite à une présence visible dans l’espace public. Le respect national permanent envers ceux qui ont été forcés de s’incorporer doit être visible par tout le monde. Dans cette optique, nous suggérons qu’une plaque soit installée aux Invalides en l’honneur de tous ceux qui ont été incorporés de force. En Alsace-Moselle, des plaques pourraient être mises en place devant la dernière résidence de ceux qui ont été les victimes de la folie guerrière nazie, avec un soutien financier conséquent pour les communes s’engageant dans cette démarche. Dans une perspective européenne, une plaque pourrait être placée à l’entrée des cimetières européens où sont enterrés ceux qui ont été incorporés de force, afin d’indiquer la présence de leurs tombes et d’expliquer ce qu’a été l’incorporation forcée.

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