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22 août 2024 0 h 11 min

« RATP Accusée de Fraude dans Contrôles Bus »

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Selon une enquête publiée le mercredi 21 août par le journal Le Parisien, des chauffeurs de la RATP prétendent que l’opérateur public de transport de la région parisienne leur demande de dissimuler les signaux d’alerte des autobus avant les contrôles techniques semestriels afin d’éviter l’arrêt de ces derniers. D’après les témoignages recueillis, on leur remet une mallette électronique qui leur permet d’effacer tous les indicateurs d’un problème technique sur le tableau de bord avant le contrôle, affirme Le Parisien. En conséquence, le tableau de bord ne peut plus relancer les alertes rapidement, une action discutable qui pourrait, selon eux, exclure une réinspection supplémentaire qui serait nécessaire si un indicateur est allumé pendant le contrôle technique. Le journal suggère que cette procédure pourrait minimiser les arrêts coûteux et une diminution de la disponibilité de la flotte, ce qui pourrait entraîner des sanctions pour l’opérateur public. Ils affirment par ailleurs avoir personnellement observé cette méthode en juin et juillet devant un centre de contrôle du Val-d’Oise, où étaient accueillis les bus circulant dans le centre ville de Paris.

« Il n’y a pas de problème de sécurité relié aux voyant oranges du tableau de bord, uniquement avec les voyant rouges », a déclaré la RATP au Parisien, en admettant que la « valise de diagnostic » a la capacité de réinitialiser les valeurs de mesure. Cependant, la RATP se défend en affirmant que lors de l’exécution du contrôle technique, si le bus présente un problème majeur, le défaut réapparaîtra une fois rebranché.

Valérie Pécresse, la présidente de Ile-de-France Mobilités (IDFM) et de la région Ile-de-France, a vivement exprimé que si les accusations de « malversations » sont confirmées, elles s’avéreront tout à fait inadmissibles. Elle a en outre insisté que la RATP doive apporter immédiatement une solution à cette situation et punir les coupables. Mercredi soir, dans un message sur X, Pécresse a demandé à la RATP et à Jean Castex, qui est aux commandes de la régie, de fournir à IDFM des explications immédiates sur les agissements mentionnés.

Selon Luc Wallop, ancien délégué du personnel au conseil d’administration de la RATP, « au moins la moitié » des quelque vingt dépôts de bus parisiens et de la petite couronne pourrait être concernée. Il est cité par Le Parisien comme « la personne à l’origine de l’alerte sur ce sujet ». Avec « plus de 5 000 bus circulant en Ile-de-France », devoir passer un contrôle de validation tous les six mois signifie que le marché de la RATP est lucratif pour la société Dekra, qui est chargée de ces contrôles, a ajouté Le Parisien.

L’Agence France-Presse a tenté de contacter la RATP pour une réaction, mais l’entreprise n’était pas immédiatement disponible pour répondre. La RATP a nié l’existence de telles pratiques dans le quotidien.