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22 août 2024 13 h 09 min

« Nos Conseils: Syndrome Orangerie, Aucun Respect, Bastion Larmes »

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Les journées littéraires de la rentrée se déroulent cette semaine, avec un focus sur cinq des onze œuvres sélectionnées pour le prestigieux prix Le Monde, qui sera décerné le 4 septembre. Voici les romans, présentés dans l’ordre alphabétique : un nouvel opus d’Aurélien Bellanger, expédition dans l’histoire du Printemps républicain ; l’examen de Grégoire Bouillier des Nymphéas de Claude Monet ; une narration d’Emmanuelle Lambert de ses années formatrices, influencées par son travail avec Alain Robbe-Grillet ; le Maroc envisagé dans le nouveau roman d’Abdellah Taïa, un mélange de larmes et de revanche ; l’Italie de Gabriella Zalapi, toile de fond du périple d’une jeune fille et de son père fugitif.

ROMAN. « Les Derniers Jours du Parti socialiste », d’Aurélien Bellanger

Dans son œuvre « Les Derniers Jours du Parti socialiste », une satire du mouvement du Printemps républicain, Aurélien Bellanger dépeint brillamment les figures réelles derrière les protagonistes fictifs. Le « génie de la dissertation » (titre d’un chapitre) de Bellanger est mis en avant. L’écrivain réussit à représenter la complexité des idées dans une danse des pensées enrichissante, qui retrace près de vingt ans de l’histoire politique française.

Le Mouvement du 9 décembre, un équivalent fictif du Printemps républicain, prend le dessus principalement par ses astuces théoriques, en procédant à travers un éventail de paraphrases et d’artifices intellectuels. Deux philosophes dénués de substance mais dotés d’une plateforme médiatique, Frayère et Taillevent, se lient à Grémond, un bureaucrate du Parti socialiste. Il n’y a pas d’objectif défini, juste une série de manœuvres rhétoriques qui perturbent la notion de laïcité en l’épargnant de tout ce qui ne serait pas une obsession pour l’islam.

Cependant, le livre ne se transforme pas en une accumulation d’accusations. Comme le montre toujours le style de Bellanger, il essaie de naviguer sur une ligne fine qui borde la caricature. La moquerie qui est rarement piquante, est juste un aspect de l’analyse. Les Derniers Jours du Parti socialiste donne ainsi un regard simultané vers la série télévisée Baron noir et Tintin, ce qui lui donne une allure à la fois grave et consciente, ludique et naïve.

ROMAN. « Le Syndrome de l’Orangerie », par Grégoire Bouillier.

Grégoire Bouillier, lorsqu’il est allé admirer Les Nymphéas, la pièce maîtresse de Claude Monet, au musée de l’Orangerie, à Paris, est frappé par une crise d’anxiété. Tout individu normalement structuré, pense-t-il, ressent une « sensation de réflexion et de tranquillité intérieure» en les regardant. Mais pas lui. Qu’est-ce qu’il a perçu dans ces grandes fresques qui pourrait justifier une telle inquiétude ? A-t-il inconsciemment projeté sur les peintures ses propres combats internes, ou son subconscient a-t-il réellement résonné avec « l’inconscient de l’œuvre » ?

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