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22 août 2024 11 h 09 min

« Crise sanitaire durable à Gaza »

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Avant le conflit à Gaza, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) travaillait conjointement avec le secteur public et privé pour soutenir le système de gestion des déchets dans l’enclave palestinienne. Au début du mois d’août, Chitose Noguchi, adjointe au représentant spécial du programme d’aide aux Palestiniens du PNUD basée à Jérusalem, avait été déployée à Gaza pour évaluer l’ampleur de la crise des déchets et son impact sur la santé des Palestiniens qui subissent des affections comme les maladies respiratoires, la diarrhée, l’hépatite A, et autres. Le 16 août, un premier cas de poliomyélite, une maladie que Gaza n’a pas connue depuis vingt-cinq ans selon l’ONU, a été révélé par le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne après des tests effectués sur un bébé de 10 mois en Jordanie.

Quant à l’objectif de sa visite à Gaza, Noguchi indiquait qu’elle souhaitait veiller à ce que le PNUD répond aux besoins urgents et pour mieux comprendre la réalité sur le terrain afin de façonner une stratégie pour l’avenir. Le système de gestion des déchets a chuté, les déchets s’accumulent créant un problème de santé à Gaza. La situation est effroyable. Noguchi a visité Khan Younès au sud et Deir Al-Balah au centre – Accéder au nord nécessite une autorisation distincte des autorités israéliennes. Le siège du PNUD, maintes fois déplacé, est aujourd’hui à Deir Al-Balah et ses opérations sont principalement concentrées dans le sud, car l’accès au nord est verrouillé. À Gaza, le PNUD a toujours été actif dans la réponse d’urgence en temps de guerre.

Concernant son impression la plus marquante suite à sa visite, Noguchi reste silencieuse.

L’accumulation massive de détritus près des zones peuplées, dont presque la totalité des 2,4 millions de résidents ont été déplacés à cause du conflit, est un problème majeur. Depuis le début de la guerre, près de 140 décharges sauvages sont apparues. On ne peut ignorer la puanteur, la présence de rats et le délabrement des poubelles entassées depuis des mois à proximité des campements. À Deir Al-Balah, j’ai aperçu des déchets médicaux, comme des seringues et des gants, se mélangeant avec les déchets ménagers. Les conditions sanitaires y sont désastreuses, les habitants manquent d’eau pour leur hygiène quotidienne et vivent entassés dans des espaces réduits.

La contamination de l’eau a entraîné une propagation de l’hépatite A. De nombreux enfants sont affectés par des maladies dermatologiques et la propagation rapide de ces maladies est facilitée par leur promiscuité. La polio a également fait son apparition. Une campagne de vaccination est prévue pour commencer avant la fin du mois d’août, avec l’objectif de vacciner au moins 600 000 enfants, selon l’Unicef. L’ONU demande des haltes humanitaires pour que ces opérations de vaccination puissent se dérouler. Si ces enfants ne reçoivent pas leurs deux doses de vaccin, ils risquent une paralysie. La crise de la gestion des déchets à Gaza est un problème de santé publique dont les effets nocifs sur la population perdureront dans le temps.

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