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Discrimination contre restaurateurs musulmans en Inde

Pour éviter un boycott, le restaurant Maharaja Bhoj a connu un changement à tous les niveaux: il a changé son propriétaire, son nom et a même fini par renvoyer tous ses employés musulmans, y compris les fournisseurs. L’établissement est situé à Muzaffarnagar, Uttar Pradesh, l’État le plus peuplé d’Inde, qui est sur la route du pèlerinage hindou de la Kanwar Yatra, célébrant le dieu Shiva chaque année entre les fins de juillet et août.

La Kanwar Yatra gagne de plus en plus d’attrait en particulier auprès des jeunes hommes hindous. Cependant, cette période est souvent marquée par des violences sur leur passage qui débute à Haridwar, une ville sacrée dans l’État voisin de l’Uttarakhand, au bas de l’Himalaya. Des millions de dévots, principalement issus de milieux défavorisés, vont chercher de l’eau du Gange qu’ils apportent à leur temple local. Une foule massive qui se déplace à pied, en moto ou en camion sous l’influence du cannabis, créant une atmosphère terrifiante. Beaucoup de restaurants décident même de fermer pendant cette période de pèlerinage par peur de subir des dégradations.

Cette année, la police de Muzaffarnagar a exigé aux restaurants d’afficher leur nom et celui de tous leurs employés, invoquant le maintien de l’ordre et la sécurité, le 17 juillet. Ce geste a pour but non déclaré d’identifier les restaurants gérés par des musulmans, qui constituent 14% de la population indienne, soit plus de 200 millions de personnes, ou des hindous.

Yogi Adityanath, un moine fanatique et chef de l’exécutif de l’Uttar Pradesh, qui est également membre du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti politique du premier ministre Narendra Modi, a soutenu cette mesure. La police souligne que les pèlerins sont très prudents dans leur alimentation, et cette décision ne relève pas des questions liées à la religion. Les fidèles respectent généralement un régime végétarien strict pendant cette période, évitant même l’ail et l’oignon.

Le Maharaja Bhoj, autrefois géré par les frères Shameem et Waseem Ahmad, avait déjà apporté des changements appropriés. Depuis plusieurs années, les restaurateurs musulmans de Muzaffarnagar sont confrontés à des discriminations. Shameem Ahmad, le plus jeune des deux frères âgé de 27 ans, avoue qu’en tant que musulman, il était devenu incapable de gérer son restaurant du fait du harcèlement constant de la police. Ainsi, les frères Ahmad ont vendu leur entreprise à une amie hindoue, Neeraj Kumari, avant le commencement du pèlerinage début juin.

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