L’ultime étape d’une enquête de plus de quatre ans a été atteinte par un juge d’instruction de Soissons (Aisne) le mardi 20 août, délivrant une « ordonnance de fermeture », conforme aux requêtes du bureau du procureur, ordonnant la comparution de Christophe Ellul devant le tribunal correctionnel de Soissons. Ceci est lié au cas du décès d’Elisa Pilarski.
Le cas avait capté l’attention de toute la France. En novembre 2019, une promenade en forêt a tourné au drame lorsque Elisa Pilarski, une femme de 29 ans enceinte de six mois, est allée faire une balade avec le chien de son partenaire, Curtis, suspecté d’être un « American pitbull terrier ». Selon la version de Christophe Ellul, elle aurait rencontré une meute de chiens de chasse lors de sa promenade en forêt.
Selon Ellul, elle aurait appelé son partenaire pour lui dire qu’elle luttait contre cette meute. Il avait alors quitté son travail en urgence pour aller à la forêt où il a retrouvé sa partenaire sans vie, portant des signes de morsures multiples. Ellul insiste sur le fait que Curtis avait une muselière et qu’il n’aurait jamais agressé sa maîtresse. Une partie du public le soutient et une collecte de fonds a amassé 7 000 euros pour aider à défendre son chien.
Néanmoins, les analyses ont rapidement remis en question son témoignage. Les comparaisons entre les morsures et l’examen des mâchoires des chiens de chasse montrent qu’ils ne sont pas responsables des blessures mortelles subies par la jeune femme.
En 2020, selon une enquête du journal Le Monde, Curtis avait pris part à des compétitions de « mordants sportifs » où des chiens sont encouragés à attaquer une personne portant un costume rembourré. L’ADN de Curtis est le seul identifié sur Elisa Pilarski. En novembre 2020, une enquête judiciaire est lancée pour « homicide involontaire du fait d’une imprudence » et Christophe Ellul est mis en examen pour homicide involontaire le 4 mars 2021, sous surveillance judiciaire.
Des images présentes sur le téléphone d’Elisa Pilarski confirment que Curtis n’était pas muselé pendant leur promenade, contrairement aux déclarations de Christophe Ellul. Des messages textes prouvent aussi qu’il était au courant de la nature dangereuse de son chien et avait même envisagé de le faire euthanasier. Accusé d’avoir « exposé sa compagne à un danger grave » en lui laissant la garde d’un « chien dangereux », Christophe Ellul risque en théorie une peine de dix ans de prison et une amende de 150 000 euros.
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