Le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, le commandant Eric Brocardi, a souligné la tendance des personnes à confondre les notions de météo et de climat. Lui dit que grâce à la météo pluvieuse du printemps et à l’absence de vents forts, la France a jusqu’à présent réussi à éviter une période d’incendies dévastateurs comme ceux qui ont ravagé le Sud-Ouest en été 2022. Cependant, alors que les températures estivales commencent à grimper, la vigilance reste une priorité.
Dans le sud-est de la France, une région généralement touchée par les incendies forestiers en été, des pompiers supplémentaires de l’est du pays, du Gers et du Lot, sont venus renforcer les équipes déjà sur le terrain. Des efforts sont en cours pour préparer la Bretagne, l’Ile-de-France, l’Aquitaine et le Grand-Est à une augmentation potentielle des feux.
Cela fait suite aux avertissements donnés par les experts du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat et par Météo-France sur l’augmentation des risques d’incendies.
Le département de Haute-Saône a récemment acquis de nouveaux véhicules pour combattre les incendies forestiers. Partout dans le pays, les directives de prévention, jusqu’à présent concentrées dans les zones à haut risque comme la Corse ou les Bouches-du-Rhône, sont maintenant distribuées à tous les citoyens. « Nous devons tous nous adapter au changement climatique », déclare le Commandant Brocardi. « Cela signifie que nous avons tous des responsabilités, comme l’éducation aux risques et le débroussaillage. Chaque personne doit prendre part à cette question, car c’est notre réalité actuelle. » Sur tout le territoire, il y a entre 44 et 51 « colonnes » prêtes à intervenir, ce qui représente un total de 3 000 à 3 500 pompiers.
Jusqu’à récemment, il semblait que l’été serait relativement calme en ce qui concerne les incendies. Dans les Pyrénées-Orientales, de janvier à juillet, le nombre de départs de feu a diminué de 21% par rapport à 2023, passant de 659 à 519. La réduction des zones affectées par les incendies a également été spectaculaire : 42 hectares par rapport à 903 en 2023. Cependant, cette baisse est trompeuse : en avril 2023, un seul incendie avait ravagé 800 hectares entre l’anse de Peyrefite et Cerbère. Une sécheresse persistante continue d’être un problème.
La diminution de 32% des incendies d’origine criminelle, qui sont passés de 136 à 92, pourrait indiquer que le groupe local de lutte contre la délinquance est efficace. Ce mécanisme est spécialement conçu pour traiter les incendies criminels et est mis en place par la préfecture et les services judiciaires. Les pompiers apportent non seulement leurs experts, mais également des statistiques détaillées afin de fournir une vision précise de la situation. Le colonel Eric Belgioïno, qui supervise les pompiers des Pyrénées-Orientales, note que si un incendie est rapidement éteint, il peut passer inaperçu aux yeux des services de sécurité. Cela peut retarder ou entraver la compréhension exacte des causes d’un incendie. Plus de 59% de cet article est encore à lire et le reste est uniquement disponible pour les abonnés.