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20 août 2024 23 h 09 min

Parlement ukrainien interdit l’église prorusse

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Pour s’affranchir de l’influence russe en temps de guerre, l’Ukraine prend la décision de démanteler son clergé orthodoxe subissant l’influence russe. Le mardi 20 août, la législation interdisant les groupements religieux associés à la Russie a été ratifiée par le parlement ukrainien, menant potentiellement à une interdiction globale des activités de l’église orthodoxe associée à Moscou au sein de l’Ukraine. Lors des deux lectures finales sur cette loi, 265 députés de la Verkhovna Rada ont voté pour, sur un total de 450, représentant une majorité importante. Une minorité de 29 parlementaires a voté contre ce projet de loi, les autres se sont abstenus ou étaient absents.

Toutefois, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, doit encore promulguer cette loi dans trente jours pour qu’elle entre en vigueur. Très probablement, il le fera car il a, peu après le vote, félicité sur Telegram le travail de la Verkhovna Rada. Il a également annoncé que la loi sur l’indépendance spirituelle de l’Ukraine a été adoptée : il en avait discuté avec les membres du conseil des églises et organisations religieuses. Il a ajouté qu’il discuterait avec des représentants du Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, et qu’ils continueraient à renforcer l’Ukraine et leur société.

Depuis 2014, l’hostilité des autorités ukrainiennes envers le clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou, connu sous le sigle « UPC MP », s’est renforcée. Ces dernières affirment que l’UPC MP est utilisée comme un outil d’influence par le Kremlin sur sa population. C’est pour cela que Kiev privilégie une autre église orthodoxe, connue sous l’acronyme ukrainien « PCU », mise en place en 2018, qui a obtenu le statut d’Eglise autocéphale d’après le Patriarche de Constantinople en 2019, à la grande déception de Moscou.

L’UPC MP est souvent dénoncé par Kiev comme un intermédiaire de l’Église orthodoxe russe, elle-même considérée comme un agent du Kremlin. D’après Kiev, cela se manifesterait par des sermons qui mélangent l’identité ukrainienne avec l’identité russe, et qui exonèrent la Russie de sa responsabilité dans l’agression militaire subie par l’Ukraine depuis 2014.

Kiev accuse également l’UPC MP de collaborer activement avec le FSB, le puissant organe de sécurité russe. Plusieurs membres du clergé de l’UPC MP font l’objet de poursuites pour collaboration avec l’ennemi, et certains ont d’ailleurs été échangés contre des prisonniers de guerre ukrainiens détenus par la Russie.

Selon le haut clergé de l’UPC MP, ils se sont définitivement séparés de l’Église orthodoxe russe (EOR) le 27 mai 2022 lors d’un synode. La modification du statut souligne l’autonomie de l’UPC et son indépendance totale. Après trois mois de conflit et sous la pression de la population ukrainienne, le clergé a, quelques jours auparavant, exprimé pour la première fois son soutien à l’armée ukrainienne à travers un communiqué, tout en condamnant l’attaque russe. Une loi adoptée mardi donne aux paroisses associées à l’UPC MP neuf mois pour couper tous les liens avec l’Église orthodoxe russe. Pour lire le reste de cet article, qui représente 57.16% du texte total, vous devez être abonné.