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20 août 2024 11 h 05 min

Mohammed VI gracie 4800 cultivateurs cannabis

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Le monarque marocain a choisi de pardonner à plus de 4 800 fermiers qui étaient accusés ou condamnés pour la culture illicite du cannabis, a déclaré le ministère de la Justice dans un communiqué du lundi soir 19 août. À l’aube d’une célébration nationale, Mohammed VI a gracié 4 831 individus reconnus coupables, poursuivis ou recherchés pour des questions liées à la culture du cannabis. Ce geste de clémence vise à aider les bénéficiaires à s’adapter à la « nouvelle stratégie » mise en place suite à la légalisation partielle de la production de cannabis pour des motifs thérapeutiques.

Le Maroc, premier producteur de cannabis au monde selon l’ONU, a adopté en 2021 une réglementation encadrant l’utilisation industrielle et médicale du cannabis, en permettant sa culture et son utilisation dans trois provinces rurales du Rif, une région démunie du nord-est. Le royaume a pour but de combattre le trafic de drogues, de se hisser sur le marché mondial du cannabis légal, et de briser l’isolement économique du Rif, où la culture du cannabis est pratiquée depuis des siècles et a permis à entre 80 000 et 120 000 familles de vivre en 2019, d’après des chiffres officiels.

Les actes de clémence ne profitent qu’aux agriculteurs dont l’activité illégale était dans la plupart des cas tolérée, mais qui pouvaient être poursuivis. « Participer à la nouvelle dynamique ».

« Cette initiative remarquable permettra aux agriculteurs et à leurs familles de vivre en paix et en tranquillité, en participant à la dynamique nouvelle de la légalisation », a déclaré le directeur de l’Agence nationale de réglementation des activités concernant le cannabis (Anrac) à l’AFP. Il considère également que « c’est une avancée significative dans le processus graduel d’élimination de la culture illégale par la légalisation ou l’introduction de cultures alternatives ».
Comme l’a rappelé le ministère de la justice, l’Anrac a été constituée dans le but de structurer la filière légale par « l’industrialisation, la transformation, l’exportation du cannabis et l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles ».
L’Anrac a jusqu’à présent accordé plus de 200 autorisations à des industriels pour la transformation, l’importation de graines et l’exportation.