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« Marseille : Procédure de fermeture mosquée Bleuets »

D’après la préfecture, la mosquée des Bleuets à Marseille (13e arrondissement) a été le théâtre de « discours cautionnant la violence » depuis plusieurs années. Mardi 20 août, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a informé la mosquée de sa volonté de la fermer. « Suite à une requête de M. Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a entamé un processus visant à fermer la mosquée des Bleuets », a annoncé la préfecture de police.

« De 2017 à août 2024, l’ensemble des idées exprimées dans cette mosquée, surtout par l’imam Bendjilali, me pousse à penser que le fonctionnement continu de cette mosquée présente des dangers et continue d’autoriser la propagation de ces idées et théories qui encouragent la violence et la discrimination », a déclaré le préfet de police, Pierre-Edouard Colliex, à l’Agence France-Presse (AFP). Les autorités indiquent que « l’imam en chef de cette mosquée y promulgue une vision fondamentaliste qui justifie l’usage de la violence ».

La mosquée où l’imam français Ismaïl prêche, nommé Smaïn Bendjilali, qui réfute les accusations à son encontre, a dix jours pour réagir aux reproches du ministère afin d’éviter la fermeture. Environ trois cents à trois cent cinquante fidèles fréquentent ce lieu de culte chaque vendredi, selon les autorités, ces dernières notent que la grande visibilité de l’imam sur les médias sociaux lui donne une influence plus large.

« Discours incitant à la discrimination et à la haine », selon les termes de la préfecture de police.

Selon les autorités du ministère de l’intérieur, un leader religieux de 43 ans est sous le feu des accusations pour avoir tenu des propos qui encouragent la discrimination et la haine à l’égard des femmes. Ces accusations le concernent notamment pour ses sermons où il légitimerait le viol conjugal et la polygamie, indique la préfecture de police.

« Monsieur Colliex précise qu’il n’est pas question de textes anciens, écrits il y a des siècles, mais plutôt du fait de poster en 2020 sur les réseaux sociaux que le viol conjugal est acceptable. De plus, l’imam ne modère pas les commentaires haineux en réponse à ses publications sur ces réseaux sociaux », rajoute-t-il.

Des reproches sont également adressés à la mosquée pour avoir autorisé des prédicateurs justifiant l’attaque du groupe palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. L’un de ces prédicateurs, Mourad Hamza, membre des Frères musulmans, aurait qualifié l’attaque terroriste du 7 octobre comme une « rébellion » et comme un « châtiment divin pour les juifs », a témoigné Monsieur Colliex. Il ajoute : « Nous sommes clairement en présence d’une légitimation d’une attaque terroriste. »

« Le même Mourad Hamza affirme que ‘notre Constitution est le Coran’, suggérant donc l’idée que la loi religieuse supplante les lois de la République », déclare le préfet de police à l’AFP. Ce dernier a remis une lettre à un délégué de la mosquée recensant toutes ces préoccupations.

L’imam Ismaïl a proclamé lundi soir sur Instagram qu’une perquisition avait eu lieu chez lui, dénonçant un « tissu de calomnies à son égard » ainsi qu’une « tentative de harcèlement ». Il a tenu à préciser que bien qu’il ait prié pour Gaza, cela ne fait pas de lui un anti-juif. « Nous ne nous opposons pas aux Juifs, mais à l’injustice », a-t-il déclaré. Bien qu’il adhère aux principes coraniques, y compris sur les droits des femmes, il souligne le droit de chacun à la liberté personnelle.

Il convient de noter que cet imam soutient son collègue de la mosquée de Pessac en Gironde, Abdourahmane Ridouane. Originaire du Niger, ce dernier est accusé par le ministère de l’Intérieur de propager une idéologie incompatible avec les valeurs françaises, et risque l’expulsion.

En 2022, une décision de fermeture de la mosquée de Pessac avait été rejetée par le Conseil d’État pour violation de la liberté de culte. Bien que l’association qui gère cette mosquée ait publié des textes en ligne favorisant l’identitarisme et contestant la laïcité, le Conseil d’État a estimé que le contenu de ces publications ne présentait pas, compte tenu des circonstances, de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination.

Concernant la mosquée des Bleuets à Marseille, selon le préfet de police des Bouches-du-Rhône, l’ensemble des preuves présentées pourrait justifier une fermeture.

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