La convention nationale démocrate a débuté à Chicago, Illinois, le lundi 19 août. Son point sensible était l’ingérence du conflit de Gaza dans ses débats. Une large coalition en faveur des Palestiniens avait organisé une manifestation le même jour, non loin de l’United Center, lieu de la convention.
Parmi les manifestants rassemblés sur les pelouses d’Union Park, on comptait les habituels protestataires portant keffiehs et masques. A la tribune, une interlocutrice répétait sans cesse « Libérez la Palestine, du fleuve à la mer », slogan controversé des pro-Palestiniens depuis les années 60. Cependant, deux heures plus tard, il est à noter que des banderoles excédentaires s’accumulent alors que la mobilisation n’atteint que quelques milliers de personnes, loin du nombre prédit.
Dans cette grande ville d’Illinois, d’où Barack Obama est originaire et où Martin Luther King est arrivé en 1966 pour élargir son combat pour les droits civiques à la justice sociale, les Afro-Américains sont presque absents. « Ce n’est pas notre bataille. Nous faisons face à nos propres injustices, en tant que Noirs, nous sommes les personnes les plus marginales du monde », déplore A.G. Jefferson, 38 ans, un résident de Chicago.
De même, dans cette ville connue pour ses tendances anarchistes et où nombreux sont ceux qui ont fui l’Europe après les révolutions avortées de 1848, la présence de la syndicale Chicago Teachers Union, de tendance très gauchiste, est peu marquée. Une retraitée du syndicat indique que c’est le début de l’année scolaire.
La majorité des participants à la manifestation sont de jeunes activistes qui ont souvent voyagé pour y assister. Kamil Khan, un travailleur social pakistanais de 32 ans, a volé depuis Portland, un bastion progressiste de l’Oregon. Ann Ghazi, une Américaine convertie à l’islam dans les années 1980 et mariée à un Égyptien, est arrivée de Cleveland, Ohio. « En bus. On rentre ce soir parce que nous devons travailler demain », dit-elle. Matt Stevens, 20 ans, a conduit depuis le Nebraska, après avoir manifesté le week-end précédent contre Tim Walz, le binôme de Kamala Harris et gouverneur du Minnesota. « Je suis un manifestant professionnel, » plaisante-t-il.
Ils dénoncent tous un génocide à Gaza et appellent à la cessation des livraisons d’armes à Israël. Parmi eux, de jeunes juifs pro-palestiniens sont toujours présents en grand nombre avec leurs t-shirts rouges disant « les juifs disent non ». « L’Etat d’Israël ne représente pas mes vues et ce qu’il fait ne correspond pas à mes convictions », explique Mollie Hartenstein, 23 ans.
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