Une portion conséquente des gradins a été détruite suite à une attaque de missiles. Auparavant, le gazon du terrain de football était vert et soigneusement entretenu, mais il a été bouleversé par des bulldozers. La piste d’athlétisme est maintenant à peine visible, mêlée aux décombres. Le stade Yarmouk, qui se trouve dans le secteur Zeitoun de Gaza, était une des quelques arènes sportives en conformité avec les normes internationales dans la bande côtière. Toutefois, il a été rendu inutilisable en raison des dégâts que l’armée israélienne lui a infligés. Adel Al-Fasih, le gestionnaire du stade, rapporte que, les soldats ont même détruit le réseau électrique et le système d’irrigation. Il a tragicement perdu sa femme et cinq de ses enfants lors d’une attaque sur sa résidence.
Le stade Yarmouk était le lieu d’entraînement des athlètes qui aspiraient à participer aux Jeux Olympiques depuis 1995, année où la Palestine a été admise au Comité international olympique. Mais, depuis octobre 2023, la guerre déclenchée par l’armée israélienne dans l’enclave a entraîné la disparition de nombreux sportifs. Parmi ceux-ci se trouve Hani Al-Masdar, l’entraineur adjoint de l’équipe nationale de football de Palestine. Il est décédé avec une quarantaine d’autres personnes lors d’ une attaque à Deir Al-Balah, le 6 janvier.
Mohammed Barakat, un joueur de football renommé de l’équipe palestinienne qui avait marqué 114 buts pour le club de Khan Younès, a été tragiquement tué le 11 mars par une attaque israélienne qui a démoli sa maison dans la même ville. En outre, Majed Abu Maraheel, le premier sportif palestinien à avoir participé aux Jeux Olympiques en 1996 à Atlanta et marathonien de renom, est décédé le 11 juin dans le camp de réfugiés de Nousseirat à cause d’une pénurie de médicaments nécessaires pour traiter sa maladie rénale.
Le président du Comité olympique palestinien, Nader Jayousi, est attristé par ces pertes et estime qu’environ 400 athlètes de Gaza ont été tués depuis le 7 octobre 2023. Beaucoup d’infrastructures sportives à Gaza, comme le stade Yarmouk, ont été démolies par l’armée israélienne sans raison apparente de sécurité.
Le stade Yarmouk, un « symbole de coopération arabe », a été inauguré pour la première fois en 1952 lorsque la bande de Gaza était sous administration égyptienne. Adel Al-Fasih se souvient que leurs parents et grands-parents le voyaient comme un symbole de soutien à la cause palestinienne. Autrefois lieu de « victoires » et de « défis » pour les équipes locales et nationales, ce stade, parmi les plus vieux et les plus grands de Palestine, offrait un bref soulagement à la population assiégée depuis 2007.
Dans un message publié sur Twitter, le ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Kuleba, a appelé la population à boycotter trois entreprises bien connues.