Une information erronée répandue sur les réseaux sociaux annonçait une invasion éventuelle des militants de l’English Defense League (EDL), un groupe d’extrême droite, à Birmingham, la deuxième plus grande ville du Royaume-Uni. Cependant, aucune présence de ce groupe n’a été constatée malgré la mobilisation de plus de 300 manifestants le samedi 17 août. Birmingham, fière de son image multiculturelle, abrite en effet plus de 1,15 million d’habitants dont un quart sont de culture musulmane et une large communauté d’origine indienne.
L’information de l’arrivée de ces extrémistes était largement partagée sur les réseaux sociaux suite aux récents troubles causés par une attaque au couteau à Southport le 29 juillet, qui a coûté la vie à trois enfants et qui a été faussement attribuée à un migrant musulman. Bien que Birmingham n’ait pas connu de violences d’extrême droite comme c’était le cas à Liverpool, Belfast et Manchester début août, la communauté musulmane est toujours dans l’angoisse face à l’avenir incertain.
Un certain Ali, rencontré près d’une mosquée centrale aurait déclaré qu’il était très préoccupé lorsqu’il a vu les premiers incidents à Southport même s’il assure qu’il n’y a pas de problèmes à Birmingham. Il a également révélé avoir été ciblé par un groupe de jeunes en raison de sa couleur de peau lors d’une livraison en banlieue lointaine.
La peur s’est intensifiée parmi les femmes voilées. Trois d’entre elles, rencontrées dans la banlieue ouest de la ville, ont indiqué qu’elles évitent désormais de se promener seules depuis les récentes émeutes. Elles se montrent plus prudentes dans la rue, craignant d’être la cible d’attaques violentes, comme le vol de leur hijab ou, pire encore, des crimes à l’acide. Bien qu’aucun incident de ce genre n’ait été signalé récemment, de nombreux récits d’attaques continuent de circuler sur les réseaux sociaux et WhatsApp.
Au-delà de la peur pour leur intégrité physique, les musulmans de Birmingham redoutent également une montée de la violence. Des rumeurs infondées sur une prétendue « invasion » par des voyous d’extrême-droite contre une mosquée le 5 août ont conduit à une mobilisation d’hommes, certains camouflés, dans le quartier de Bordesley Green à l’est de la ville. En début de soirée, l’ambiance s’est envenimée : un petit groupe a interrompu un reportage en direct de Sky News en frappant un homme devant un pub à proximité, croyant qu’il était un militant d’extrême-droite. Pour connaître la suite de cette histoire, il faut être abonné.
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