Mercredi 7 août, l’Iran s’est rendu à Djedda, en Arabie saoudite, en quête de l’appui des nations islamiques face à son conflit croissant avec Israël. Une réunion d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) avait été demandée par l’Iran et la Palestine suite à la mort d’Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet à Téhéran lors d’une attaque attribuée à Israël.
L’Arabie saoudite, le dirigeant du monde islamique sunnite, s’est exprimée après une longue période de silence suite à la mort du leader du Hamas. Joignant son discours à ceux des autres membres de l’OCI, l’Arabie saoudite a condamné la mort d’Haniyeh comme une atteinte flagrante à la souveraineté de l’Iran, au droit international et à la Charte des Nations unies, mettant en péril la stabilité de la région, selon la diplomatie saoudienne.
Depuis l’attaque, considérée comme une humiliation dans la capitale iranienne, l’Iran cherchait un soutien comme celui-ci. Même si Téhéran a promis une réponse « ferme » à Israël pour rétablir sa dissuasion, le gouvernement iranien fait de la résolution diplomatique une priorité. L’Iran ne souhaite pas être entraîné dans une guerre ouverte avec Israël, qui pourrait perturber son rapprochement avec les États arabes et ses efforts pour sortir de l’isolement international.
Condamnation d’Israël.
Depuis le 31 juillet, l’Iran s’engage activement à justifier la légalité de sa possible réaction en vertu du droit international, tout en visant à marginaliser Israël sur le plan diplomatique. Le président iranien, Masoud Pezeshkian, a averti mercredi les États-Unis et les pays de l’Ouest : s’ils veulent prévenir une guerre et l’instabilité dans la région, il leur est conseillé d’arrêter de vendre des armes et de soutenir le régime sioniste, lors d’un entretien avec le président français, selon l’Iran. Paris a insisté sur le fait que Téhéran devrait s’efforcer d’appeler les forces déstabilisatrices à faire preuve de retenue, afin d’empêcher l’escalade, et sortir de cette dynamique de représailles.
Selon Hamidreza Azizi, chercheur à la Stiftung Wissenschaft und Politik à Berlin, une condamnation d’Israël au niveau international représenterait une grande victoire pour l’Iran, bien plus que d’attaquer une base israélienne. L’Iran, dénonçant une atteinte à sa souveraineté ainsi qu’un danger pour la paix et la sécurité régionale et mondiale, en appelle à son « droit inhérent à l’autodéfense en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations Unies ».
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