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18 août 2024 10 h 06 min

« Traversée rétro du Midi à Paris »

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« Prêt au départ ! » Il est précisément 7 h 12 et nous nous trouvons sur le quai de Toulouse-Matabiau. Nous quittons les élégantes façades de brique rouge, la place de la Daurade et les bars vivants de la rue de la Colombette. Peu après, le train longe le fameux canal du Midi, un populaire sentier pour les cyclistes. Cependant, à cette heure matinale, les berges sont vide de toute vie.

Nous nous dirigeons vers Paris, pas à toute allure, mais plutôt dans un trajet qui durera approximativement sept heures. Le « Palito » (Paris-Limoges-Toulouse) comme il est surnommé à la SNCF, n’est plus qu’un train Intercités ordinaire. Autrefois, dans une version plus luxueuse appelée le « Capitole », il effectuait ce voyage en cinq heures et cinquante et une minutes, entre 1960 et 1991. Aujourd’hui, le voyage se fait à bord de la rame Corail, datant des années 1970 et rénovée en 2003. Certains wagons disposent toujours de fauteuils violets en première classe, gris en seconde, et d’une cabine de toilettes à l’allure délicieusement rétro, avec sa fenêtre opaque, son verrou manuel et son distributeur de savon mécanique.

Le « Palito » traverse treize départements, passe par une dizaine de préfectures et sous-préfectures, emprunte trois affluents de la Garonne et de la Loire, et longe cette dernière. C’est une véritable leçon de géographie. C’est aussi une leçon de sciences naturelles, car, selon la saison, on peut observer la floraison des pommiers, l’éclosion des forsythias ou des tournesols, ou encore l’étiage des rivières.

Au 19ème siècle, il a fallu une demi-siècle pour construire la ligne de chemin de fer, qui a été inaugurée en 1893 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Durant les années 1960, le Capitole atteignait une vitesse record de 200 km/h. Aujourd’hui, même si le train n’est pas un TGV, il ne perd pas une seconde et se lance dès que la voie est dégagée, traversant courageusement les montées et courbes. Les conducteurs et contrôleurs apprécient ce « vrai train », sujet aux intempéries, aux branches d’arbres en chute et aux caprices de la faune.

Sept heures constituent un long voyage. La meilleure façon de passer le temps est de regarder par la fenêtre : l’inondation du Tarn, des chevaux et des serres, de larges arbres fruitiers, des maisons anciennes aux volets bleus, et le clocher ajouré de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption à Caussade (Tarn-et-Garonne). Ensuite, le voyage continue en montant vers le Massif central. Le paysage devient rugueux, boisé et vallonné. Cela secoue, donc si vous êtes debout, il vaut mieux vous tenir aux sièges.

Un guide touristique ne pourrait pas contenir toute la richesse patrimoniale des étapes qui s’étend du Midi toulousain jusqu’aux confins de l’Ile-de-France. On découvre Montauban avec sa charmante place Nationale, Cahors abritant le Musée Henri-Martin qui présente l’artiste s’inspirant des reflets vert-bleu des paysages lotois, Uzerche en Corrèze, connue pour ses châteaux à tourelles dominant la Vézère, Limoges et son impressionnante gare en forme de basilique, sans oublier les ruelles moyenâgeuses sous l’ombre de la cathédrale d’Orléans. Cette fois, notre sélection se centre sur Gourdon dans le Lot et Châteauroux. Il reste encore 61.6% de cet article à découvrir, uniquement accessible pour les abonnés.