L’excitation est palpable, un mélange de frisson et de passion fervente. Les fans, majoritairement des femmes, attendent la possibilité d’accéder à la salle de concert pour acclamer leurs idoles adorées. Parmi les multitudes qui idolâtres des célébrités comme Beyoncé, Aya Nakamura ou Harry Styles, les personnes qui ressortent sont remarquées par la photographe Clémentine Schneidermann, 33 ans. Entre amies, parmi des sœurs, ou des mères qui emmènent leur fille à son premier concert, toutes ont accepté de se faire photographier par elle avec enthousiasme.
Afin de ressembler à leurs idoles, ces personnes reprennent leurs mimiques, leurs mouvements et leurs styles vestimentaires. Qu’il s’agisse de plumes roses, de corsets en lame argenté, de chapeaux texans féminins ou de faux cils voyants. « Elles consacrent souvent plusieurs heures à se préparer, se maquiller et s’habiller pour l’occasion, et sont ravies lorsque je les reconnais et leur propose de les immortaliser », raconte Schneidermann. Elle les capture parfois juste après leur sortie de la tente, plantée sur l’asphalte, où elles ont passé la nuit pour être les premières à entrer.
En 2013, Clémentine Schneidermann a d’abord approché le monde des fans à travers Elvis Presley, alors qu’elle était étudiante en photographie à Vevey, en Suisse, l’une des meilleures écoles de photographie d’Europe. Elle est tombée sur le fan-club du célèbre chanteur en Suisse romande. « Le contraste, dans une Suisse essentiellement rurale, m’amusait. Voilà ce qui m’a intriguée, sans que j’aie une véritable passion pour le chanteur en question », explique-t-elle. Les adorateurs d’Elvis ont servi comme modèles pour son projet de fin d’études. De là, elle s’est laissé entraîner dans un tourbillon dont elle ne s’est pas encore échappée. « J’ai passé cinq ans plongée dans leur monde, l’explorant », précise-t-elle.
Des fans d’Elvis Presley aux admirateurs des boys bands…
En vivant une décennie au Royaume-Uni, elle a eu l’occasion de rencontrer d’autres fidèles du Dieu de Memphis. Son coup de cœur a été la charmante ville balnéaire de Porthcawl, au Pays de Galles, qui organise chaque année le Festival Elvis. Elle s’est également rendue à Graceland, la résidence du chanteur à Memphis, aux États-Unis. Après la publication de son ouvrage intitulé I Called Her Lisa Marie (éditions Chose commune, 2018), dédié à ses recherches, elle a décidé de se tourner vers les fans des icônes contemporaines.
Un moment décisif s’est produit alors qu’elle voyageait en train vers Cardiff, au Pays de Galles. Le train était rempli d’adolescents pétillants qui allaient à un concert de One Direction. Malgré le fait qu’elle n’ait jamais entendu une seule note du groupe, elle a assisté à plusieurs concerts de son chanteur principal, Harry Styles, lors de sa carrière solo, de Paris au Madison Square Garden de New York. Elle est fascinée par l’adoration que ces jeunes filles lui vouent, qui ont grandi avec lui et sont prêtes à traverser des océans pour le suivre. Le reste de l’article est réservé aux abonnés.
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