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18 août 2024 20 h 06 min

« Mercedes Erra: Éviter de peser sur mes enfants »

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Lorsqu’elle est arrivée en France du Espagne à l’âge de six ans, Mercedes Erra a souhaité être appelé Martine. Il lui a fallu du temps pour réaliser que les commentaires de ses parents sur la culture française lui avaient inculqué une compréhension du relativisme culturel. Bien qu’elle avait initialement prévu de devenir professeur de français après avoir obtenu son CAPES, elle a finalement choisi d’intégrer HEC puis de se lancer dans une carrière publicitaire. Enceinte de jumeaux, elle a co-fondé l’agence de publicité BETC, dont elle est aujourd’hui la présidente, et un autre enfant est né deux ans plus tard. Avec les deux enfants qu’elle et son partenaire avaient chacun avant de se rencontrer, cela faisait un total de cinq. « Cinq garçons, c’est une plaisanterie pour une féministe, n’est-ce pas ? » Aujourd’hui, ces enfants ont entre 28 et 36 ans, et l’aîné est devenu parent à son tour, donnant à Mercedes Erra, désormais âgée de 69 ans et grand-mère, l’opportunité de devenir un parent différent.

La première fois qu’elle s’est sentie mère, c’était avec son fils Pierre, alors qu’elle était enceinte de trois mois. Son arrivée a peut-être été accidentelle, mais le destin a bien fait les choses. Elle avait 32 ans à l’époque. L’homme qui est à l’origine de cette grossesse pensait à tort qu’elle l’avait fait délibérément. À cette époque, elle vivait avec une jeune femme. La question de savoir quoi faire s’est posée. Trois mois plus tard, l’enfant était toujours là. L’homme l’a informée que c’était un problème pour lui, à quoi elle a répondu que ce n’était pas le cas pour elle. Elle a élevé l’enfant avec son amie et a toujours dit toute la vérité à son fils.

Par la suite, j’ai fait la connaissance de Jean-Paul, mon partenaire. Il avait déjà un fils, de mon côté j’avais Pierre et ensemble nous avons eu trois autres enfants. La femme que j’ai aidé à élever Pierre est toujours présente dans sa vie. À mon avis, il ne faut jamais briser le lien entre un enfant et une personne qu’il a aimée. Plus tard, elle l’a adopté officiellement, et maintenant il porte son nom en complément du mien. Pierre a deux enfants, et je trouve remarquable de penser que mes petits-enfants ont trois grand-mères. Ce n’a pas été facile pour lui, il n’avait que 5 ans quand j’ai rencontré Jean-Paul, mais il avait rapidement compris la situation. Ces situations compliquées lui ont apporté une grande maturité. La vie ne favorise pas toujours ceux pour qui tout semble facile.

Avez-vous déjà pleuré devant vos enfants ?

Oui, je pleure en public ! Que ce soit devant des films, devant mes clients lorsqu’ils ne me comprennent pas, de joie à la campagne, et bien sûr aussi devant mes enfants. Je ne veux pas être dans le faux-semblant devant quiconque, en particulier pas devant mes fils.

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