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18 août 2024 7 h 06 min

« Direct: Point sur Guerre Ukraine »

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Consulter l’ensemble de nos documents, comptes rendus et examens concernant le conflit en Ukraine. Voici les articles, les évaluations et l’exploration détaillée de « Le Monde ». Volodymyr Zelensky admet une « migration du conflit vers le territoire de l’agresseur », à la suite de l’invasion de l’armée ukrainienne en Russie. Mykhaïlo Fedorov, le ministre ukrainien, déclare : « La guerre asymétrique suppose l’utilisation de technologies inattendues par l’ennemi ». Une offensive ukrainienne hautement périlleuse à Kiev en Russie. Pour les sportifs ukrainiens, le spectre de la guerre derrière les performances aux Jeux Olympiques de 2024. Ukraine : l’instabilité d’une guerre d’épuisement.

Nos réponses à vos questions les plus posées. Comment Moscou et Kiev font-ils usage de drones ? Depuis quelques mois, le conflit des drones entre la Russie et l’Ukraine a atteint un niveau sans précédent. D’après une étude éditée en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé en défense, les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones chaque mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. Pour comparer, l’armée française a un peu plus de 3 000 avions sans pilote en stock.

Les Russes et les Ukrainiens utilisent principalement de petits UAV (véhicule aérien non-habité, en anglais) civils, économiques et disponibles en masse. Ils sont utilisés pour surveiller sur le terrain de bataille et pour diriger les troupes ou les tirs d’artillerie ; certains sont également modifiés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite déposées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Bien que moins présents, les drones kamikazes jouent toujours un rôle crucial. Ces appareils non pilotés, équipés d’explosifs, sont déployés au-dessus de la ligne de front sans cible prédéfinie. La Russie recourt à ses propres drones Lancet-3 ainsi qu’aux Shahed-136 fabriqués en Iran. Malgré l’absence d’une marine militaire conséquente, l’Ukraine déjoue l’ennemi en utilisant des véhicules maritimes autonomes, de minuscules kayaks télécommandés et chargés d’explosifs (450 kilos de TNT).

En signe de l’importance cruciale des drones dans leurs offensives, les Ukrainiens et les Russes se sont structurés pour soutenir leurs forces sur le long terme, pas uniquement en faisant l’acquisition de drones civils en quantités, mais également en développant une production locale. Démarrée avec des balbutiements au début de la guerre du Donbass il y a une décennie, l’industrie nationale ukrainienne s’est depuis lors renforcée. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique annonce qu’un clone du drone russe Lancet a été créé et sera bientôt déployé sous le nom de Peroun, en référence au dieu slave de la foudre.

La Russie, contrainte par les sanctions occidentales limitant son approvisionnement en composants électroniques, rencontre plus de difficultés. Cependant, selon les agences de renseignement américaines, Moscou aurait commencé à construire une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour y produire des drones kamikazes d’origine iranienne, à l’instar des Shahed-136.

Quant au stock de missiles de l’armée russe, il est extrêmement complexe, voire impossible, d’en connaître l’état actuel. Les services de renseignement ukrainiens publient régulièrement sur le sujet, mais leurs chiffres sont à prendre avec précaution.

D’après Andri Ioussov, porte-parole du GUR, l’armée russe possédait environ 2300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et avait encore 900 missiles de plus en début d’année, selon Liga.net. En plus de cela, l’armée russe aurait ajouté une dizaine de milliers de missiles anti-aériens S-300 avec une portée d’environ 120 kilomètres et une grande quantité de S-400, une version plus récente avec une portée trois fois plus grande. En août, Vadym Skibitsky, le numéro deux du GUR, avait déclaré que le nombre de missiles avec une portée supérieure à 500 kilomètres était de 585.

En ce qui concerne la capacité de production, elle se situerait à environ 100 missiles balistiques ou croisière chaque mois d’après plusieurs experts. En octobre, le GUR estimait cette production à 115 unités.

La Russie aurait également fait l’acquisition de missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord, et continuerait à le faire. D’après Reuters, citant plusieurs sources iraniennes, 400 missiles de la famille Fateh-110 (portée de 300 à 700 kilomètres) auraient été livrés depuis janvier, date à laquelle un accord aurait été conclu. Le nombre de missiles nord-coréens acquis par la Russie reste inconnu, mais 24 ont été tirés en Ukraine entre décembre 30, 2023 et février 7, 2024, selon le procureur général, Andriy Kostin. Les experts qui ont analysé les débris et les trajectoires pensent qu’il s’agit probablement de missiles KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres.

Et les avions de combat F-16, où en sont-ils ?

En août 2023, les États-Unis ont consenti à une requête de longue date du président ukrainien pour transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Bien qu’il y ait potentiellement plus de 300 de ces avions répartis dans neuf pays européens dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous les pays en possession ne sont pas capables d’en faire don immédiatement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a suggéré que les alliés occidentaux avaient promis 42 F-16 à Kiev, mais cette information n’a pas été vérifiée. Le Danemark, cependant, a promis d’en donner 19. Selon la première ministre danoise, Mette Frederiksen, les six premiers ne seront pas livrés avant la fin de 2023, suivis par huit en 2024 et cinq en 2025. Les Pays-Bas, qui ont également fait une promesse similaire, possèdent 42 de ces avions, mais n’ont pas indiqué combien ils avaient l’intention d’en céder.

Outre cela, les pilotes ukrainiens doivent recevoir une formation sur ces avions de combat américains. Onze pays alliés de Kiev se sont engagés à former ces pilotes. L’OTAN a prévu que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser ces avions en situation de combat qu’au début de 2024, tandis que d’autres experts émettent l’hypothèse de l’été de cette même année.

Quel est donc le soutien militaire que ses alliés offrent à Kiev ?

Deux années après le commencement de la guerre massive, le soutien occidental à Kiev perd de sa force. Selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024, il y a une diminution des aides nouvellement intégrées entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. L’adoption d’une aide de 50 milliards par l’Union Européenne le 1er février 2024 a été une bataille difficile en raison de l’obstruction hongroise. De plus, le Sénat américain a du mal à obtenir l’approbation pour des aides. Ces deux paquets d’aide n’ont pas été inclus dans le dernier rapport de l’Institut Kiel, qui se termine en janvier 2024.

L’institut allemand a révélé que le cercle de donateurs se rétrécit et se centralise autour d’un groupe principal de pays incluant les États-Unis, l’Allemagne et les pays du Nord et de l’Est de l’Europe. Ces pays promettent à la fois une assistance monétaire substantielle et la fourniture d’armements avancés. Depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés pour une somme minimale de 276 milliards d’euros dans les domaines militaires, financiers et humanitaires.

En termes de montants absolus, les pays les plus fortunés se sont révélés être les plus généreux. Les États-Unis sont en tête avec plus de 75 milliards d’euros d’aides annoncées, dont 46.3 milliards sont réservés pour l’aide militaire. Les pays de l’Union Européenne ont proposé à la fois des aides bilatérales (64.86 milliards d’euros) et des aides collectives provenant des fonds de l’Union Européenne (93.25 milliards d’euros), pour un total de 158.1 milliards d’euros.

En évaluant les contributions en fonction du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le classement se modifie. Les Etats-Unis tombent à la vingtième place (0,32% de leur PIB), étant supplantés par des nations voisines de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques alliées. Avec 3,55% de son PIB, l’Estonie se positionne en tête, suivie du Danemark (2,41%) et de la Norvège (1,72%). Les deux autres places du top 5 sont occupées par la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Les trois États baltes, tous voisins de la Russie ou de son alliée, la Biélorussie, figurent parmi les donateurs les plus généreux depuis le commencement du conflit.

Quant au classement basé sur le pourcentage du PIB, la France se retrouve à la vingt-septième place, ayant engagé 0,07% de son PIB, légèrement devancée par la Grèce (0,09%). Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’aide fournie par la France est en constante diminution, puisqu’elle était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Depuis une période prolongée, l’Ukraine et la Pologne sont en désaccord. L’enjeu principal porte sur le transit des produits céréaliers ukrainiens. En 2022, la Commission européenne a introduit des « corridors de solidarité » permettant la distribution et la commercialisation sans frais douaniers de ces produits agricoles vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Cependant, la Fondation Farm, think-tank axé sur les questions agricoles mondiales, indique qu’environ 50% de ces céréales transitent ou terminent leur voyage au sein de l’Union européenne (UE). Ces produits s’affichent à un prix bien inférieur à celui du blé cultivé au sein de l’UE, notamment dans les pays de l’Europe centrale.

Soutenant que ces céréales perturbent leurs marchés locaux et atteignent les bénéfices de leurs agriculteurs, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont suspendu de manière unilatérale leurs importations en avril 2023. Bruxelles a consenti à ce blocage à la condition que cela n’entrave pas le transit vers d’autres pays et que ce blocage ne dure pas plus de quatre mois. Malheureusement, le problème de base persiste, Varsovie a donc choisi de ne pas rétablir son passage frontalier pour les céréales ukrainiennes après l’été, malgré l’opinion de Bruxelles qui s’est convaincue que le blocus n’était plus justifié puisque ses analyses indiquaient « une absence de distorsion des marchés locaux pour les céréales ».

« La frontière entre l’Ukraine et la Pologne est actuellement fermée par des agriculteurs polonais qui cherchent à barrer le passage aux camions ukrainiens. Leur objectif est de mettre en place un « embargo total » sur les biens agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine. Cette situation découle de leur frustration face à l’augmentation de leurs coûts de production, alors que les prix sont très bas et que les silos et entrepôts sont pleins à craquer. En début de 2024, le président ukrainien avait noté que ce blocage de la frontière polonaise représentait une « érosion de la solidarité » envers l’Ukraine et avait demandé des discussions avec la Pologne. Il a également critiqué la présence de slogans ouvertement pro-Poutine, indiquant que « seul Moscou tire profit » de ces tensions.

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