La furie a une fois de plus secoué l’Inde à la suite du viol et du meurtre d’une femme médecin hospitalière à Calcutta. L’affaire continue de choquer et met en évidence l’endurance constante des violences infligées aux femmes.
Le 9 août, le corps mutilé de la résidente de 31 ans a été découvert dans une salle de conférence d’un hôpital public de Calcutta (RG Kar Medical College and Hospital) où elle travaillait. D’après les premières constatations de l’enquête, elle aurait subi une agression brutale et un viol alors qu’elle s’était retirée pour se reposer après un service de trente-six heures. Comme tant d’autres, l’hôpital ne possède pas de salle de repos pour le personnel.
Un homme, bénévole de l’hôpital aidant les gens à traverser les queues d’attente, a été arrêté, mais d’autres individus pourraient être impliqués. La lenteur des enquêtes et l’attitude de la direction ont renforcé l’outrage du personnel soignant.
Les juges en charge de l’affaire ont noté de sérieuses négligences de la part de l’administration de l’hôpital et, le mardi 13 août, la Haute Cour de Calcutta a décidé de transférer l’affaire à l’agence d’enquête centrale, le CBI, l’équivalent indien du FBI américain. Ils ont cité le manque de progrès notable dans l’enquête et la possibilité de la destruction de preuves.
Manifestations contre l’insécurité.
Les médecins intensifient leurs manifestations à travers le pays en exigeant des installations améliorées et une sécurité accrue. Les Indiens sont également profondément touchés, rappelant l’incident tristement célèbre de « Nirbhaya » de 2012, où une étudiante a été victime d’un viol collectif et a été tuée dans un bus à New Delhi. Suite à cet incident, les lois contre les crimes sexuels ont été renforcées. Mercredi dernier, des milliers de femmes ont organisé des manifestations nocturnes nommées « Reclaim the Night » dans diverses villes dont Calcutta, pour dénoncer l’inégalité de sécurité des femmes en Inde, surtout durant la nuit.
Quelques heures plus tard, le jeudi, une scène épouvantable a eu lieu à l’hôpital. Près d’une quarantaine de personnes, armées de bâtons de cricket et de barres métalliques, ont envahi le campus et le bâtiment, détruisant les caméras de surveillance et un podium que les médecins de l’hôpital utilisaient pour protester. Ils ont également vandalisé des salles de traitement et du matériel médical. Leur intention était-elle d’éliminer des preuves ? 19 personnes ont par la suite été arrêtées par la police le vendredi.
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