Dans un message daté du 31 juillet, Emmanuel Macron a tenu à féliciter l’énorme investissement de l’État, de Paris et du Val-de-Marne qui a permis de rendre la Seine baignable en quatre ans. Un exploit inégalé en un siècle qui est un cadeau inestimable pour les Franciliens ainsi que pour la biodiversité. Malgré le coût financier et certaines limitations, nous apprécions cette réalisation. Cependant, les efforts pour parvenir à ce résultat ne se limitent pas uniquement à ces quatre années ou à ces deux zones particulières.
De notre point de vue, en tant que résidents des régions rurales en amont de Paris, nous connaissons les sacrifices que nos régions ont dû faire pour réaliser cet exploit. Il ne s’agit pas uniquement d’améliorer la qualité de l’eau, mais aussi de minimiser le risque d’inondation de la Seine, qui aurait pu menacer l’organisation des Jeux Olympiques à Paris. En effet, si une crue s’était produite, il aurait été irréaliste d’espérer qu’un athlète plonge dans la Seine si le Zouave du pont de l’Alma se trouvait déjà immergé jusqu’aux chevilles, aux genoux ou même à la taille !
En conséquence, non seulement les épreuves de triathlon et de natation auraient dû être déplacées, mais l’organisation globale des Jeux aurait été bouleversée. Nous aurions dû dire adieu à ces moments magiques qui ont émerveillé le monde : la parade nautique des équipes, la course métallique, les ponts et les passerelles transformés en scènes. Nous aurions dû aussi éloigner les centaines de milliers de spectateurs qui assistaient aux jeux sur les quais et les berges.
Nous luttons depuis un siècle pour contrer le risque d’inondation de la Seine à Paris, qui maintenant ne se limite plus aux seules saisons d’automne et de printemps. Ce n’est pas seulement dans la capitale et le Val-de-Marne, mais aussi dans les territoires de Champagne et de Bourgogne, sources de la Seine et de ses principaux affluents, la Marne, l’Yonne et l’Aube.
On ne saurait alors ignorer les départements ruraux de la Haute-Marne, de l’Aube et de la Marne lors de ces Jeux Olympiques. Les sacrifices de ces régions ont été indispensables, et ne se limitent pas à de simples méthodes de purification de l’eau. Face à la contestation de la création de bassins de retenue, les statistiques parlent d’elles-mêmes : le lac du Der (qui retient la Marne) couvre 5 000 hectares, celui de la forêt d’Orient (qui retient la Seine) 2 500 hectares, et le réservoir de l’Aube 2 320 hectares, soit un total d’environ 10 000 hectares.
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