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17 août 2024 4 h 09 min

« L’histoire de Suzanne et le spectre de Jacqueline l’empoisonneuse »

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Le matin du 19 juin 2017, le ciel au-dessus du cimetière Grand-Jas de Cannes – square des Lauriers- Roses, dans les Alpes-Maritimes, est d’un bleu sans faille. Il ne fait pas encore très chaud. Evelyne et Marie-Martine Rencurel assistent, avec une certaine réticence, à l’exhumation du cercueil de leur tante Jacqueline Imbert, entourées du brigadier-chef Stéphane Ragnoni, de trois autres officiers de police, d’un médecin légiste et d’une vice-procureure. Le défunt, enterré depuis deux années, allait subir une autopsie.

Avant cet événement, les deux sœurs avaient été invitées au poste de police par le brigadier Ragnoni. L’une des premières questions qu’il a posées aux deux sœurs était de savoir si Jacqueline, décédée à l’âge de 92 ans, avait été incinérée. Leur réponse négative semblait conforter sa conviction et il était visiblement intrigué par leurs informations.

Ragnoni enquête sur le cas de Suzanne Bailly, une femme qui a été empoisonnée à trois reprises par l’atropine. Il cherchait à déterminer si cette situation était un évènement isolé. Après avoir lu un article dans le Nice-Matin, le 12 avril 2017, parlant de suspicions sur un certain « Olivier C. » dans le cadre de l' »empoisonnement viager » au Cannet (Alpes-Maritimes), les sœurs Rencurel ont établi un lien. Elles ont commencé à soupçonner Olivier Cappelaere, celui qui leur tante appelait son « filleul de coeur » et qu’elle a nommé son unique héritier.

Elles l’avaient croisé à plusieurs reprises. Un homme courtois, toujours prêt à aider. Il s’était même offert de donner un coup de main à Evelyne Rencurel, qui résidait dans le Loiret, pour s’occuper de la paperasse de sa tante. Les deux nièces pensaient qu’il prenait particulièrement soin de Jacqueline. Cependant, après avoir lu Nice-Matin, elles se sont mises à avoir des doutes. Tout leur est revenu à l’esprit : l’irritation d’Evelyne lorsque sa tante lui a soudainement retiré, à l’été 2014, sa procuration sur ses comptes bancaires. Elle lui avait ensuite demandé de lui rendre les clés de la maison ainsi que le double de la clé du coffre. Ce dernier contenait, en argent liquide et en monnaie d’or, l’argent accumulé après toute une vie de travail en tant que couple de commerçants sans enfant.

Marie-Martine se remémore sans peine la dernière journée qu’elle avait passée avec sa tante le 1er novembre 2014. Ensemble, elles avaient rendu hommage aux membres décédés de leur famille en déposant des fleurs sur leurs tombes, avant de s’offrir un déjeuner agréable dans un restaurant et une balade en voiture aux abords de Cannes. Après l’avoir aidée à se préparer pour le coucher vers 19h, Marie-Martine avait laissé la vieille femme en parfaite santé. Plus tard dans la soirée, un appel inattendu d’Olivier Cappelaere l’a surprise. Celui-ci se trouvait inquiet de n’avoir aucune nouvelle de Jacqueline. Le lendemain matin, son inquiétude avait monté d’un cran lorsqu’il l’a retrouvée inconsciente et en état de coma à son domicile, attendant l’arrivée des secours. Marie-Martine s’est immédiatement précipitée pour le rejoindre. Elle se rappelle de deux détails étranges : Olivier Cappelaere qui vidait le réfrigérateur et le congélateur de Jacqueline pendant qu’elle était transportée à l’hôpital, et lui répétant sans cesse au médecin que la vieille dame ne souhaitait pas subir de traitement agressif. Jacqueline est décédée deux jours plus tard, le 3 novembre.

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