« Je crois fermement que cette élection est déterminée par deux perceptions distinctes de notre pays. Notre vision se concentre sur le futur, tandis que l’autre reste axée sur le passé », a déclaré Kamala Harris lors de sa campagne du vendredi 16 août en Caroline du Nord. Son discours débordait d’optimisme, contrastant nettement avec l’obscurité de Donald Trump. Elle a évité le mot « inflation » qui a terni le mandat Biden-Harris avant que la hausse des prix ne descende en dessous de 3% en juillet, situation dont l’administration précédente porte une part de responsabilité. La candidate démocrate parle plutôt du « coût de la vie », qu’elle souhaite réduire.
Au cours d’une campagne qui durera moins de trois mois, Harris a identifié quatre zones de dépenses qui préoccupent les Américains en plus de l’essence : les coûts d’épicerie et de nourriture qui ont grimpé, notamment le pain et la viande qui ont augmenté de 50% selon elle. Elle envisage de proposer une loi fédérale pour combattre les tarifs excessifs. « La compétition est l’oxygène de l’économie. Plus de compétition signifie des prix plus bas », a déclaré Mme Harris, soulignant son travail en tant que procureure de Californie pour lutter contre les exploitations des grandes entreprises.
Ensuite, la santé, un sujet sur lequel Harris et Joe Biden ont laissé leur empreinte durant leur mandat, en imposant notamment une réduction de moitié voire des trois quarts sur des médicaments essentiels pour les seniors assurés par le système public Medicare. Autre innovation, Mme Harris souhaite « effacer la dette médicale » des Américains incapables de payer leurs soins.
Le troisième point soulevé concerne l’escalade des coûts du logement, qui a été aggravée par le départ massif des Américains vers les maisons individuelles pendant la pandémie de Covid-19, et l’augmentation exponentielle des coûts des prêts hypothécaires à cause de l’inflation et de la montée des taux d’intérêt. Mme Harris a partagé l’euphorie de sa mère lorsqu’elle a finalement pu devenir propriétaire. Elle a présenté un plan pour la construction de logements et a promis un soutien financier de 25 000 dollars (soit environ 22 500 euros) pour les personnes achetant leur première maison.
Le quatrième point concerne les enfants. Elle envisage de réintroduire les crédits d’impôts mis en place durant la pandémie de Covid-19 pour les familles accueillant un nouveau-né. « Cent millions d’Américains bénéficieront de réductions d’impôts », a promis Mme Harris. « Donald Trump se bat pour les milliardaires et les grandes entreprises. Je me battrai pour redonner de l’argent à la classe moyenne et aux travailleurs. »
Dans l’idée d’une « économie où chacun aura sa chance »
En l’espace de vingt-huit minutes, le message politique a été délivré – celui d’une « économie où chacun aura sa chance ». Le discours de cette Californienne, fille d’immigrants indiens et jamaïcains, a davantage mis l’accent sur la classe moyenne et le « rêve américain » que celui de Joe Biden, plus orienté vers les travailleurs et les syndicats, qui est issu d’une famille modeste de Pennsylvanie. Mme Harris a surtout insisté sur le respect des règles, citant son ancien rôle de procureur, plutôt que sur l’interventionnisme économique.
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