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17 août 2024 13 h 06 min

« Guerre des gangs » revient à Grenoble

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Depuis la fin du mois de juillet, Grenoble est en proie à une série de fusillades liées au trafic de stupéfiants, faisant une dizaine de blessés, plus ou moins sérieusement. Ces évènements sont qualifiés d' »intense guerre des gangs » par Eric Vaillant, le procureur de la République de cette ville alpine. La première de ces attaques a eu lieu le 30 juillet, dans un bâtiment d’Echirolles, en banlieue sud de Grenoble, réputé pour être un lieu majeur de vente de drogues. Un homme âgé de 21 ans a été touché.

Plusieurs autres incidents de ce type ont suivi dans les régions de Grenoble et d’Echirolles, zones reconnues pour leurs fréquents affrontements et vendettas. Par exemple, le mercredi 7 août, deux individus venus de la région parisienne pour commercialiser des armes, ont été blessés lors d’une fusillade près du centre-ville. Le lundi 12 août, dans le quartier de la Luire à Echirolles, un homme sorti d’une voiture a tiré une dizaine de fois avec une arme à feu, blessant quatre hommes âgés de 19 à 26 ans sur un lieu de vente de stupéfiants.

Eric Vaillant, procureur de la République, souligne combien cette situation est singulière, même si Grenoble a été longtemps le théâtre des rivalités dans le commerce des drogues et la presse régionale a souvent rapporté des cas de décès ou de blessures. « Grenoble a toujours connu des phases de guerre des gangs, mais ces trois dernières semaines ont été particulièrement violentes, avec près d’une fusillade tous les deux jours. En cinq années à mon poste actuel, je n’ai jamais observé une telle situation! » déclare-t-il. Un combat pour « reprendre le marché » semble être en cours.

Amandine Demore, la maire communiste d’Echirolles, tire la sonnette d’alarme face à la situation problématique, critiquant le « déficit de ressources humaines mises en œuvre pour combattre le fléau du trafic de drogues ». Elle rappelle que les autorités locales revendiquent depuis longtemps l’établissement d’un commissariat de police fonctionnel dans sa municipalité. Malgré l’organisation des Jeux Olympiques à Paris et le déploiement de forces de police grenobloises dans la capitale, « la présence policière était accrue par rapport à la normale, atteignant 100% car il était interdit de prendre des vacances durant cette période », minimise une personne en lien avec la police.

Si les épisodes violents de ce type sont courants en été, plusieurs facteurs pourraient expliquer la « crise des gangs » actuelle à Grenoble. Premièrement, le décès du truand grenoblois Mehdi Boulenouane, 38 ans, en région parisienne, au mois de mai dernier. Dirigeant du trafic de drogue durant les années 2010 dans le quartier Mistral, un autre secteur sensible de Grenoble qu’il contrôlait toujours depuis la prison, Mehdi Boulenouane avait été condamné à dix ans de réclusion en 2016. Libéré pour terminer sa peine avec un bracelet électronique en Seine-Saint-Denis, il a été tué par un tir dans le torse et un autre dans la tête, près de la maison où il était en résidence surveillée.

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