L’événement biennal bien ancré dans la tradition politique américaine – les conventions réalisées par les deux principaux partis – présente cette année un spectacle inattendu. Cette année, la convention du Parti démocrate, débutant le 19 août à Chicago, se distingue des autres. Kamala Harris, la vice-présidente, subit une métamorphose entre une politicienne d’arrière-plan à une candidate pleine d’énergie qui a réussi à raviver l’esprit de campagne démocrate en seulement trois semaines.
Depuis le 21 juillet, la dynamique des esprits a été transformée. La décision de Joe Biden, le président de 81 ans, de se retirer de la course présidentielle, a renversé les attentes. Ce mouvement, inspiré par la crainte des dirigeants démocrates de l’impact de son âge sur sa candidature, a réussi à détourner l’attention de l’attaque contre le candidat républicain Donald Trump. Cette annonce a effacé l’impact d’un attentat contre Trump, qui a été blessé à l’oreille lors d’un rassemblement électoral une semaine avant, ainsi que le bénéfice médiatique apporté par la convention de son parti qui a eu lieu quelques jours plus tard à Milwaukee.
Kamala Harris, l’ancienne procureure de Californie âgée de 59 ans, qui a été une vice-présidente plutôt discrète, s’est transformée en une candidate débordante d’énergie qui a réussi à regagner l’enthousiasme des électeurs, en particulier ceux de la communauté noire et hispanique. Les sondages récents montrent une progression rapide pour elle depuis qu’elle a repris les rênes de la campagne démocrate. En somme, Harris et les démocrates émettent une ambiance confiante et optimiste.
La candidate Kamala Harris, en attirant des foules impressionnantes lors de ses rassemblements, a réussi à désarçonner Donald Trump, qui s’est même risqué à l’accuser faussement d’utiliser de l’intelligence artificielle pour augmenter les images de stades bondés. Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, qui sert de coéquipier à Harris, a été très favorablement accueilli par les partisans. Leur duo optimiste offre une alternative aux attitudes plus agressives et revendicatrices incarnées par le couple Trump et J.D. Vance, le jeune sénateur républicain de l’Ohio. De plus, Harris a commencé à dévoiler la philosophie de sa future présidence en présentant un plan économique centré sur l’augmentation du pouvoir d’achat de la classe moyenne et sur le rôle du gouvernement fédéral pour y parvenir.
Même si ce renouveau démocrate est marquant, Harris a encore du pain sur la planche. Les sondages suggèrent que l’équipe Harris-Walz pourrait potentiellement éliminer le duo Trump-Vance de régions clés comme le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, et même gagner du terrain en Géorgie et en Arizona. Cependant, les républicains ont toujours l’avantage grâce au système du collège électoral et il est improbable qu’ils soient complètement vaincus. Trump a encore de nombreuses cartes à jouer avant le 5 novembre, y compris lors du débat télévisé du 10 septembre où il sera confronté à la candidate démocrate.
Pour le moment, Harris et son parti ont déjà un succès notable à leur actif: ils ont réussi à ramener l’espoir, le dynamisme et la rationalité au cœur du débat politique américain, et ont rapidement proposé une alternative solide à la perspective effrayante d’un deuxième mandat de Trump.
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