Le passage inattendu des forces ukrainiennes sur le sol russe n’a pas seulement surpris la Russie, mais aussi les alliés de l’Ukraine. Il semble qu’ils aient tous été pris au dépourvu par cette audacieuse offensive inaugurée le 6 août par l’armée ukrainienne dans la région russe de Koursk. Bien que surpris, ils s’expriment avec une grande réserve et discrétion, tout en cachant difficilement leur contentement.
Le 13 août, le président américain Joe Biden a choisi de ne pas faire de commentaires publics, tout en affirmant qu’il était en discussions constantes avec l’Ukraine au cours de la semaine précédente, avec des consultations environ toutes les quatre à cinq heures. Il a également souligné que son administration maintenait un contact continu avec les Ukrainiens. Avec un sourire, il a ajouté que cela posait un véritable problème pour Poutine – l’une des intentions déclarées de Kiev étant de contraindre la Russie à redéployer ses forces du front du Donbass ukrainien pour venir en aide à la région de Koursk.
Dans une déclaration récente, Vedant Patel, qui est le porte-parole adjoint du département d’Etat américain, a réitéré l’engagement de son pays à soutenir leurs partenaires ukrainiens. Selon les dernières mises à jour, l’armée ukrainienne a non seulement réussi à maintenir leurs positions sur le territoire russe, mais elle semble aussi continuer à progresser. D’après un communiqué de Kiev en date du 15 août, l’Ukraine a réussi à reprendre le contrôle de 82 villes et d’une zone de 1 150 kilomètres carrés dans la région de Koursk. Pour comparaison, il a fallu aux forces russes six mois, de janvier à juillet, pour accaparer 1 175 km² supplémentaires du territoire ukrainien, selon l’Institut pour l’Étude de la Guerre. Lors d’une réunion avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le commandant des forces armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a confirmé que les troupes ukrainiennes avaient réussi à avancer de 35 kilomètres en territoire russe.
Il n’est pas confirmé si les alliés de l’Ukraine avaient été informés avant le lancement de l’opération. Suite à une offensive le 6 août, le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, a admis que les États-Unis n’avaient pas été prévenus de cette action. Il a expliqué que si les États-Unis fournissent de l’équipement et des conseils à l’Ukraine, ils ne sont pas toujours impliqués dans la mise en œuvre des opérations tactiques quotidiennes ni des frappes régulières effectuées par l’Ukraine.
La Maison Blanche de l’administration Biden a eu une attitude de non-intervention vis-à-vis des frappes transfrontalières. Cependant, elle a autorisé l’Ukraine à se servir d’armes américaines fournies pour cibler des installations militaires en Russie en juin. En ce qui concerne cette politique, Matthew Miller a insisté sur le fait qu’aucun changement n’a été effectué et que les actions actuelles de l’Ukraine ne la violent pas.
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